Comme sa consœur CMA CGM, Hapag Lloyd enregistre un exercice 2016 globalement déficitaire tout en maintenant un résultat d'exploitation positif. La compagnie allemande fait même un peu mieux que son homologue française, avec une marge d'exploitation de 1,6 %, contre 0,2 % pour CMA CGM. Quant à Maersk, le n° 1 mondial, il a basculé dans le rouge tant au niveau de son résultat net que de son résultat d'exploitation.
"Nous avons réalisé des performances plutôt correctes par rapport à l'ensemble de notre industrie, même si le résultat final reste insatisfaisant", souligne Rolf Habben Jansen, CEO de Hapag Loyd.
Un déclin compensé, partiellement
L'EBITDA a chuté de 26,9 % à 607,4 M€ et le résultat opérationnel a quasiment été divisé par 3, pour atteindre 126,4 M€. La marge d'exploitation passe ainsi de 4,1 % à 1,6 %.
Dans le même temps, le chiffre d'affaires a diminué de 12,5 %, à 7 734,2 M€, alors que les volumes augmentaient de + 2,7 %, à 7,6 millions d'EVP. Autrement dit, les taux de fret ont radicalement dégringolé. Le niveau moyen s'établit à 1 036 USD/EVP, en retrait de 15,4 % par rapport à 2015. Un déclin compensé, mais uniquement partiellement, par des réductions de coûts.
Des navires plus grands et moins gourmands
Les dépenses de transport, d'abord, ont diminué de 12,3 %. D'abord grâce à la baisse du prix du fuel, passé de 312 USD/tonne à 210 USD/tonne. Ensuite par une réduction de 6,3 % de la consommation de carburant, liée à l'utilisation de navires plus grands et moins gourmands.
Ensuite, Hapag Loyd a réduit le montant de ses achats (pré et post-acheminement des conteneurs, coûts de passage portuaires, etc...) de 8,3 %. Un gain "principalement dû aux synergies issues du rapprochement avec CSAV et au programme de réduction des coûts, OCTAVE".
Un début d'année difficile
Pour 2017, Hapag Lloyd attend une amélioration de son EBITDA et de son résultat opérationnel, mais reconnaît un début d'année difficile. "Compte tenu des contrats à long terme, nous n'avons pas encore pu profiter pleinement de la remontée des taux sur le marché spot, alors que les prix du fuel ont augmenté significativement", souligne la compagnie dans un communiqué.
Hapag Lloyd attend beaucoup de la fusion avec UASC, même si dans un premier temps, les synergies seront absorbées par les coûts de transaction et d'intégration, évalués à 150 millions de dollars. Ce n'est qu'à partir de 2019 que l'entreprise prévoit de dégager 435 millions de dollars de synergies annuelles grâce à cette fusion.
La compagnie va par ailleurs poursuivre son programme de réduction de coûts OCTAVE. Elle mise enfin sur le lancement de sa nouvelle alliance à compter du 1er avril pour tenir ses objectifs 2017.