DFDS, leader en mer Baltique avec 6 millions de passagers et deux millions de remorques transportés par an, met le cap au sud. L’armement danois annonce, ce 12 avril 2018, la signature d’un accord avec les fonds d’investissements turcs Actera et Esas portant sur le rachat de 98,8 % des parts dans U.N. Ro-Ro, pour 950 millions d'euros.
U.N. Ro-Ro, fondée en 1994 par l’association des transporteurs routiers turcs, opère cinq routes maritimes entre la Turquie et l'Europe, reliant Pendik, Ambarli et Mersin à Trieste et Bari en Italie, Toulon en France et Patras en Grèce. La compagnie possède 12 rouliers et exploite des terminaux portuaires à Pendik, Istanbul et Trieste en Italie. Sa collaboration avec les opérateurs ferroviaires permet en outre d’offrir aux chargeurs un transport intermodal.
"Une compagnie très rentable"
Le rachat d'U.N. Ro-Ro par DFDS, soumis à l’aval de Bruxelles, devrait donner naissance à un poids lourd européen permettant de maîtriser la chaîne de transport du nord au sud de l’Europe. La plupart des remorques et des conteneurs transportés via la France et l'Italie emprunteront les ferries de DFDS en Manche et en mer du Nord.
"U.N. Ro-Ro est une compagnie très rentable. Ce rapprochement devrait créer de nouvelles opportunités en termes d’extension de services. L'exploitation des rouliers et des terminaux portuaires d’U.N. Ro-Ro – spécialisés dans la manutention de remorques non accompagnées et des conteneurs transbordés sur le rail – est semblable aux activités de DFDS en mer du Nord. La marchandise transportée l’est tout autant : machines, pièces automobiles, véhicules, électronique, ordinateurs, textiles, vêtements, nourriture, boissons", a déclaré Niels Smedegaard, Pdg de DFDS.
Les similitudes vont jusqu’aux chantiers navals allemands de Flensburg qui a construit des ferries pour les deux armements.
Depuis plusieurs années déjà, DFDS ne cachait pas son souhait de développer son réseau au sud de l’Europe. Après avoir racheté à LD Lines le service roulier Marseille-Radès (trois fois par semaine) en septembre 2012, la compagnie aurait regardé le dossier SNCM sans toutefois y donner suite.