Le challenge. Les projets se multiplient dans le domaine du train de marchandises numérique, appelé à être un jour la norme dans l’Union européenne. Dernier exemple en date, Deutsche Bahn vient de présenter début avril le succès de deux années de tests pratiques en la matière.
"Les premiers clients du transport ferroviaire de marchandises doivent maintenant profiter de la nouvelle technique, expliquait début avril Sigrid Nikutta, la directrice de DB Cargo devant la Commission européenne. Nos expériences communes seront ensuite intégrées dans la production en série. Seules la numérisation et l'automatisation du transport ferroviaire de marchandises permettront de transférer davantage de marchandises de la route vers le rail. C'est le levier décisif. Ce n'est qu'avec des chaînes d'approvisionnement vertes que l'Europe parviendra à atteindre ses objectifs climatiques."
Le contexte. Les quelques 500 000 wagons de marchandises circulant aujourd’hui sur les rails européens sont encore accouplés manuellement, sans possibilité d’établir de lignes électriques ou de données continues.
Mais cela devrait changer prochainement avec l'introduction d'un attelage automatique numérique comme nouveau standard de système, ce qui devrait rendre le transport ferroviaire de marchandises nettement plus efficace et performant.
Un besoin. "Plus de la moitié des transports de l'industrie sidérurgique se font par le rail, précise Kerstin Maria Rippel, directrice générale de la fédération du secteur Wirtschaftsvereinigung Stahl. Tant pour l'approvisionnement en matières premières que pour l'expédition des produits finis en acier, nos entreprises membres dépendent d'une logistique efficace. Le couplage automatique numérique peut devenir un véritable turbo pour le transport ferroviaire de marchandises - et donc un élément important pour des chaînes d'approvisionnement performantes et respectueuses du climat."
En chiffres. Environ 20 000 trains de marchandises de DB Cargo traversent chaque semaine 17 pays de l'Union européenne (UE), franchissant au moins une frontière dans 60 % de tous les trajets. Rien que chez DB Cargo, les collaborateurs doivent accrocher manuellement jusqu'à 50 000 fois par jour les attelages de 30 kilos aux arceaux de fer des wagons.
D'importance. Le développement du rail pour le transport des marchandises est d’autant plus important pour l’UE qu’un train de marchandises remplace jusqu'à 52 camions et permet d'économiser 80 à 100 % d'émissions de CO2 par rapport à la route.
Un projet suisse. Début février, un consortium suisse lançait de son côté le train pilote DAC+, un train de marchandises automatisé, équipé d’un attelage automatique incluant une conduite de données numériques. Différentes fonctions automatisées vont être mises à l’essai pendant un an sur ce projet.