Une semaine après l’officialisation du rapport Hémar/Daher qui a notamment mis en avant le problème de la stabilité et de la clarté de la fiscalité en matière d’entrepôts logistiques, voici la réaction à chaud de Médiaco Vrac, propriétaire d’entrepôts logistiques dans la région de Marseille.
Une épée de Damoclès
A la tête de deux entrepôts de 30 000 m² chacun sur Distriport, Marc Liotta, directeur général de Mediaco Vracs, s’inquiète des conséquences de la suppression de la taxe d’habitation. "Forcément, cela accroît le risque d’augmentation de la taxe foncière. C’est une véritable épée de Damoclès qui pèse sur nous. Cette taxe est collectée en même temps que la taxe sur les ordures ménagères qui est prélevée (1€/m2) alors que le service de ramassage n’est même pas assuré", déplore-t-il.
Une situation que dénoncent également, depuis fin 2018, les entreprises implantées sur les zones d’activités, privées de service de ramassage, et qui doivent néanmoins s’acquitter de la taxe sur les ordures ménagères.
Sans contrepartie de service
En cumulant les 600 000 m2 de Clésud et les 400 000 m2 de Distriport, la taxe sur les ordures franchit le seuil d’un million d’euros collectés, sans contrepartie de service.
Pire, les logisticiens doivent payer deux fois puisqu’ils ont recours à un service privé."Nous avons un système de tri sélectif et nous faisons appel à des prestataires", nous explique Marc Liotta.
Une incertitude fiscale
Autre point d’inquiétude, le calcul de la base locative par les services des impôts qui s’appuie de plus en plus sur la valeur locative industrielle, compte tenu de la mécanisation des entrepôts.
"Cela revient à punir le logisticien qui investit. Lorsque des opérations de contrôle sont menées, les réévaluations conduisent à multiplier par deux ou par trois l’assiette de l’impôt et cela crée une vraie incertitude fiscale", résume le patron de Mediaco Vracs qui s’acquitte de 270 000 € de taxe foncière pour ses 30 000 m² d’entrepôts.