Les premiers effets de l’épidémie de coronavirus se font sentir sur la logistique allemande

Les échanges de pièces entre Chine et République fédérale jouent un rôle moteur dans la production automobile allemande.

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L'épidémie de coronavirus a des conséquences sur le secteur logistique en Allemagne. Une entreprise hambourgeoise a dû renoncer à charger un train en partance pour Wuhan. Les constructeurs allemands BMW et VW ont interrompu leur production dans la région, ce qui se répercute sur les fournisseurs allemands.

L’épidémie de coronavirus commence à faire sentir ses effets sur la logistique en Allemagne, gros partenaire commercial de la Chine. Une entreprise de logistique, dont le nom n’a pas été communiqué, annonçait fin janvier pour la première fois ne pas avoir pu réserver de créneaux de transport à bord de trains reliant Hambourg à Wuhan, la ville la plus touchée par l’épidémie. La ligne ferroviaire de fret régulière entre le port fluvial de Duisbourg et la Chine n’a, pour le moment, pas été affectée par l’épidémie.

Contamination de salariés allemands

Une cinquantaine d’entreprises allemandes sont présentes dans la région, dont SAP, Telekom ou Siemens. L’industrie automobile et ses sous-traitants sont particulièrement représentés dans la région de Wuhan. À l’image de Webasto, fournisseur de batteries de Bavière, dont plusieurs salariés allemands ont été contaminés par le virus après la visite d’une collègue de Wuhan au siège bavarois. Selon l’institut spécialisé CAR, un quart des véhicules vendus en Chine sont fabriqués par des constructeurs allemands.

Les échanges de pièces entre Chine et République fédérale jouent un rôle moteur dans la production automobile allemande. Christian Kille, spécialiste de logistique commerciale à l’université de Würzburg-Schweinfurt, ne croit pourtant pas à de graves conséquences à court terme sur la production automobile ou sur le secteur logistique en Allemagne, malgré le renforcement des contrôles sanitaires à l’arrivée des bateaux en Chine. Et malgré la suspension de tout transport ferroviaire dans la province de Hubei jusqu’à fin février. "Le vrai danger, ce serait que le virus s’étende à d’autres régions que la Chine", estime Christian Kille.

Des inquiétudes palpables

Le moral des logisticiens allemands n’est pas au plus bas donc. Mais les inquiétudes sont palpables pour l’avenir. "Les armateurs doivent se préparer à des mesures de quarantaine encore plus radicales en Chine, voire à la fermeture de certains ports", selon une analyse du spécialiste d’assurance maritime P& I Steamship Mutual. Le logisticien d’Osnabrück Hellmann Worldwide Logistics SE & Co. KG prévient ses clients de risques d’annulation de réservations et de cargaisons après la fermeture temporaire de 11 bureaux chinois dont ceux de Shanghaï, Guangzhou et Pékin. Hapag Lloyd "observe le développement de la situation en Chine avec la plus grande attention".

Le fret aérien vers la Chine souffre de la suppression par Lufthansa de tous ses vols vers le pays. "Cela pourrait avoir des conséquences sur les chaînes de logistique, redoute la fédération bavaroise des transporteurs LBS. Une grande partie du fret aérien longues distances, notamment à Munich, se fait via les soutes des avions de passagers", rappelle Sabine Lehmann, la directrice de LBS.

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