Un coût de production du biométhane entre 65 €/MWh et 85 €/MWh est atteignable dès 2030 sur la base de leviers de compétitivité déjà identifiés, soit une baisse de l’ordre de 30 % du coût de production par rapport à la situation actuelle. C’est le constat qui ressort de l’étude sur la compétitivité de la filière biométhane menée par Enea Consulting, une société internationale de conseil en stratégie, spécialiste de la transition énergétique et environnementale ainsi que par Astrade, un bureau d’études reconnu dans la filière méthanisation. L’étude a été commandée par les acteurs de la filière tels que GRDF, GRTgaz, le Club Biogaz de l’ATEE et le Syndicat des énergies renouvelables, qui se sont associés dans l’élaboration d’une feuille de route industrielle pour renforcer la compétitivité du biométhane avec le soutien de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) et de la DGE (Direction générale des entreprises). Les auteurs de l’analyse prônent divers leviers d’action pour booster le biométhane en France. Ainsi, ils recommandent de maximiser la production de biogaz pour un volume d’intrants donné, notamment à travers une meilleure gestion du stockage des intrants (en particulier des fumiers et lisiers qui perdent de leur pouvoir méthanogène avec un stockage trop long) et la sélection d’intrants pertinents (par exemple par le choix de CIVE* à haut pouvoir méthanogène et leur récolte à un stade pertinent de maturité). Ils conseillent également de renforcer la standardisation autour de quelques types de projet (équipements standardisés et conteneurisés) et la structuration des porteurs de projets (groupements d’achat). Ce qui permettra de réduire significativement les investissements associés au développement d’unités de biométhane. Optimiser le coût et la structure du financement fait aussi partie des leviers d’action. Selon les cabinets chargés de l’étude, malgré un développement important, une fiabilisation des unités et une professionnalisation du secteur, la filière biométhane peut parfois être perçue par les acteurs du financement comme à risque. Ce qui entraîne un nombre limité d’acteurs et une difficulté de financement pour les porteurs de projets. Il conviendrait, selon l’étude, de mieux cerner les risques des projets présentés en les structurant de sorte à les rendre plus facilement finançables. À noter que ces enseignements constituent une première synthèse des résultats de l’étude, qui sera prochainement détaillée dans un rapport public.
* Cultures intermédiaires à vocation énergétique