La demande de gaz serait assouvie à l’horizon 2050

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Une étude sur la faisabilité technico-économique d’un gaz d’origine 100 % renouvelable, publiée le 30 janvier dernier, par l’Ademe, GRDF et GRTgaz, affirme que le gisement de gaz renouvelable injectable estimé à 460 TWh(1) pourrait couvrir entièrement la demande en France à l’horizon 2050.

L’actualisation du scénario énergie-climat 2035-2050 de l’Ademe a conclu à un mix de gaz 100 % renouvelable en 2050. C’est ce qu’il ressort également de l’étude menée par les principaux acteurs du gaz, à partir d’hypothèses différentes sur le développement de chacune des filières de production. Quatre scenarii ont été élaborés, dont trois correspondent aux grandes filières de production de gaz renouvelable telles que la méthanisation (30 % du gisement), la pyrogazéification (40 %) et le power-to-gas (30 %). Selon l’étude, pour que ces potentiels soient accessibles en 2050, il sera nécessaire de lever les freins à la méthanisation agricole, de généraliser les cultures intermédiaires (cultures temporaires qui protègent les sols entre deux cultures de vente), de mobiliser davantage de ressources agricoles et forestières et de favoriser l’émergence de technologies à fort potentiel mais peu matures (pyrogazéification, gazéification des algues etc.). La possibilité pour la France de sortir de sa dépendance énergétique fait partie des principaux enseignements de l’étude qui affirme qu’elle pourrait aussi améliorer sa balance commerciale. Ainsi, un mix de gaz 100 % renouvelable permettrait d’éviter les émissions directes d’environ 63 Mt CO2/an ce qui représente 12,6 milliards d’euros pour une taxe carbone à 200 €/t de CO2. L’étude estime également que le montant des investissements nécessaire pour adapter les réseaux est raisonnable. Mais elle prévient que la production massive de gaz renouvelable impliquera une gestion du réseau plus décentralisée et un recours aux stockages souterrains de gaz toujours important. Enfin, les auteurs tablent sur la complémentarité du réseau gazier avec le réseau électrique. Ainsi le power-to-gas permettrait de valoriser les excédents de production d’électricité renouvelable en apportant une capacité de stockage intersaisonnier à l’électricité dans le réseau gazier. A noter que l’Ademe, dans la révision de son scénario 2035-2050 énergie climat, souligne la grande dimension des efforts à faire à court/moyen terme d’ici à 2035 pour atteindre les objectifs notamment eu égard à « l’ampleur et le rythme important de la transition à effectuer dans les transports avec une évolution de la mobilité sur route, de la baisse de la mobilité des personnes (– 24 % en 2050), ainsi que d’une croissance limitée du trafic de marchandises ».

Méthanisation

Production de méthane en utilisant des micro-organismes qui dégradent la matière organique

Pyro-gazeification

Production de méthane à partir de matières organiques, principalement du bois, par un processus thermochimique

Power-to-gas

Production de méthane par electrolyse de l’eau en utilisant de l’électricité renouvelable et méthanisation de l’hydrogène produit, en présence de dioxyde de carbone

Un groupe de travail sur la méthanisation est lancé

Devenues incontournables, les énergies renouvelables intéressent de plus en plus les pouvoirs publics. Sébastien Lecornu, le secrétaire d’État auprès du ministre de la transition écologique et solidaire a lancé un groupe de travail pour accélérer le développement de la filière méthanisation en France le 1er février dernier. Les parties prenantes représentées dans ce groupe proviennent de fédérations professionnelles, de gestionnaires de réseau, d’établissements bancaires, d’administrations, de collectivités et d’établissements publics, de parlementaires et d’associations de défense de l’environnement. Elles sont chargées de définir un plan d’action opérationnel en identifiant des mesures concrètes en vue d’activer les projets de méthanisation selon plusieurs axes. Le ministère de l’environnement préconise donc de faire évoluer les dispositifs de soutien public à la méthanisation (tarif d’achat, appels d’offres…), d’accompagner le financement des installations et de simplifier la réglementation applicable à la filière. Il demande également au groupe de chercher des solutions pour faciliter le raccordement des installations aux réseaux de transport et de distribution ainsi que d’étudier la question de la mobilité pour développer le bioGNV. Les solutions relatives aux carburants alternatifs devraient particulièrement intéresser les transporteurs. Selon la FNTR « les transporteurs français ont identifié qu’à ce stade le GNV/BioGNV est le seul carburant alternatif propre qui répond à leurs contraintes économiques et opérationnelles puisque compatible avec le modèle économique du TRM ». Reste que pour le moment les points d’avitaillement manquent, même si leur multiplication est annoncée pour 2018. En ce qui concerne la méthanisation, il existe actuellement 410 installations dans l’Hexagone.

Samorya Wilson

(1) Watt-heure (Wh)

Un Watt-heure correspond à l’énergie consommée ou délivrée par un système d’une puissance de 1 Watt pendant une heure. Unité de mesure équivalente à 3 600 joules. On utilise le plus souvent avec des multiples exprimés en kWh (kilowattheure), en MWh (mégawattheure) ou TWh (térawattheure), avec 1 kWh = 1.000 Wh, 1 MWh = 1 milion de Wh (106), 1 GWh = 1 milliard de Wh, 1 TWh = Mille milliard de Wh

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