BASF France charge à partir de sept de ses treize sites de production français. Recourant à une vingtaine de transporteurs, BASF a fait le choix de séparer les fonctions logistique et achat, cette dernière étant répartie entre la France et l’Allemagne, où se situe le siège de la firme internationale, sachant que l’ensemble des sites peut être rattaché à des entités juridiques ou des business units différentes. L’équipe logistique de BASF France suit des règles de sécurité, de chargement et d’opérations notamment inspirées par l’initiative « Responsible Care », qui concerne le secteur de la chimie à l’échelle mondiale, mais qui s’appuie aussi sur des audits réguliers fondés sur l’habilitation RC2. « Une fois un transporteur choisi, les procédures sont implémentées sur le principe d’une adéquation de l’offre des transporteurs à nos besoins en considérant une marge d’ajustement. Car il est toujours nécessaire d’ajuster, parfois même plusieurs fois par jour, d’adapter ou de s’adapter. La gestion est au fondement de notre manière de travailler », détaille Nadège Guerini, head of logistic and supply chain BASF France. Des réunions hebdomadaires, même courtes, sont organisées afin de faire le point. « Nous avons besoin d’être très réactifs, car tout ne se passe pas toujours comme prévu », souligne la responsable.
Le pilotage à long terme n’est pas pour autant négligé. Au contraire : « Qualité, amélioration continue et développement nous permettent de nous projeter avec les transporteurs, qui sont avant tout des partenaires. Les principaux critères de sélection, outre la réactivité, tiennent à une bonne couverture du territoire national, au respect des délais, à l’adaptabilité aux clients livrés et à l’entretien du matériel, qui ne doit souffrir d’aucune lacune. Le matériel roulant doit être impeccable, en parfait état et le personnel formé », relève Nadège Guerini. La relation construite entre BASF France et les transporteurs choisis est aussi une question d’image : « L’image du groupe n’est l’image du transporteur : on ne peut pas dissocier les deux. Nous passons du temps à choisir nos partenaires, nous travaillons au jour le jour avec eux et nous estimons chanceux qu’ils adhèrent à cette manière de faire. La confiance entre nous, la volonté d’aller dans un même sens et le partage de principes clairs sont primordiaux », explique-t-elle.
L’écoute d’un transporteur à l’égard des besoins de BASF France, mais aussi de ceux des clients livrés, qu’il s’agisse de contraintes techniques, horaires, de capacités de réception, voire de production, est appréciée. De telles attentes entrent en compte dans la négociation tarifaire, qui est toutefois de la responsabilité des acheteurs du groupe de chimie après que les besoins ont été définis par la logistique. « Ce sont les acheteurs qui vont à la rencontre de nos fournisseurs, mais il est clair que les exigences de BASF sont élevées », reconnaît Nadège Guerini. La transition énergétique est logiquement à l’agenda. « Nous essayons de limiter notre empreinte carbone au maximum », insiste Nadège Guerini. Cela passe notamment par le choix des routes et l’adoption de moyens adaptés à la cargaison. À l’heure actuelle, sur la route, le bioéthanol est notamment utilisé sur des trajets de navettes. Mais le report modal est également à l’œuvre. « Sur les destinations qui le permettent en matière de délais, plus particulièrement vers les pays européens, nous recourons au rail-route. D’autres modes peuvent également être utilisés ; ils sont pilotés à partir de l’Allemagne », explique Nadège Guerini qui se félicite qu’il « existe en France de bons opérateurs de transport routier qui nous facilitent la vie ».