L’Officiel des Transporteurs : Que dites-vous du contexte économique actuel ?
Patrice Mével : La Bretagne reste dynamique d’un point de vue économique. Mais, depuis quelques semaines, voire quelques mois, nous observons un tassement de l’activité. Des transporteurs évoquent une baisse de l’ordre -5% à -8%.
Et comment s’en sort Routiers Bretons dans cette conjoncture régionale ?
P.M. : Fin 2022, nous étions dans un mouvement très positif en termes de volumétrie. De plus, à cette époque, nous avions pu enclencher une revalorisation tarifaire pour faire face au contexte inflationniste et pouvoir passer 2023 sans trop de difficultés. A cette époque, nos clients avaient compris cette hausse de nos tarifs. Du coup, l’année a été stable et nous devrions approcher les 40 millions d’euros de chiffre d’affaires (+2% en un an).
Mais si cette baisse de volumétrie perdure, je m’interroge pour les mois à venir. Car nos clients sont moins optimistes que l’an dernier. Leurs budgets sont plus serrés. Alors que l’inflation continue de grimper en France, cela va être plus compliqué de mener à nouveau des négociations commerciales. Nous verrons si nous aurons des décisions à prendre.
Du coup, quelle posture allez-vous adopter l’année prochaine ?
P.M. : Nous allons être plus prudents dans nos dépenses. Pour autant, cela ne veut pas dire que nous allons revoir à la baisse nos investissements.
Et concernant les recrutements ?
P.M. : Chez Routiers Bretons, l’emploi a toujours été un enjeu important. Aujourd’hui, les entreprises font preuve de prudence économique et sont plus réservées quand il s’agit d’embaucher. Du coup, il y a plus de main d’œuvre disponible. Par conséquent, depuis cet été, nous recevons à nouveau des CV de conducteurs, ce qui n’était plus le cas depuis quelques années. Nos recrutements sont donc facilités.
Y a-t-il d’autres enjeux pour l’entreprise ?
P.M. : Il y a la transition écologique. Depuis mi-octobre, nous utilisons du XTL (30 000 litres par mois), en sus de deux véhicules alimentés au B100. A l’avenir, nous allons privilégier le biogazole de synthèse, plus souple à l’utilisation et plus vertueux.
Concernant les infrastructures routières dans la région, êtes-vous satisfait ?
P.M. : Elles sont gratuites, ce qui est un luxe quand l’on voit le prix des autoroutes en France ! De plus, la région est bien desservie.
Malgré tout, des améliorations importantes pourraient-elles être apportées ?
P.M. : La circulation à Rennes reste problématique. La ville connaît une croissance soutenue et la circulation se dégrade petit à petit. Nous sommes pénalisés mais faisons en sorte d’éviter les heures de pointe.
Savez-vous s’il y a des projets en cours pour fluidifier la circulation ?
P.M. : Non, à ma connaissance, il n’y a pas de gros chantiers. Depuis les dernières élections départementales (en 2021, ndlr), l’élargissement des axes ou l’ajout de voies de circulation ne sont plus très tendance.