« Le contexte social est devenu très tendu. Nous rencontrons des problématiques de recrutement et avons du mal à conserver notre personnel, car il n’y a plus de respect de l’autorité du chef d’entreprise. Le turnover est important et les conducteurs en place ressentent un ras-le-bol de la profession. Pour les retenir, nous optons pour plusieurs solutions : une meilleure rémunération, des avantages sociaux (complémentaire santé…), des investissements dans des véhicules mieux équipés. Il s’agit aussi de les rééduquer au monde du travail et de leur faire comprendre sa valeur essentielle.
Notre deuxième point noir est la flambée des coûts du carburant. La note s’élève à 150 000 euros sur un an ! Une hausse que nous ne pouvons pas répercuter car les chargeurs imposent leurs tarifs dans un rapport de force. Communiquer avec eux sur ce sujet est très tendu, et pourrait nous amener à prendre de graves décisions. Si nous perdons de la clientèle, nous serons peut-être contraints de licencier.
Sans parler du coût des véhicules qui explose. Je dois débourser 20 000 euros de plus pour acquérir un tracteur par rapport à l’année prédédente, voire 10 000 euros supplémentaires pour une benne céréalière. Pour absorber ces hausses, nous n’allons pas freiner nos investissements mais vendre du matériel d’occasion. C’est une gestion difficile.
De plus, nous sommes complètement dépendants des marchés céréaliers internationaux qui vont être impactés par la situation en Ukraine. Les prochains mois sont incertains, je suis inquiet et j’ai des craintes pour mon entreprise, mon avenir et mes enfants. La situation a dépassé le seuil critique ! Malgré tout, il n’est pas question d’abandonner. »
• Siège : Ternay (86)
• CA 2021 : 1,75 million d’euros
• Effectif : 11 conducteurs
• Parc : 11 ensembles routiers
• Activité : transport de céréales, d’engrais, de gravier