Mahrez Kachbouri : Notre flotte étant entièrement constituée de véhicules Euro 6, nous ne sommes pas encore directement concernés. Malgré un défaut de lisibilité à moyen-long terme compte tenu des contraintes techniques et économiques, nous avons quand même fait le choix il y a six mois de commencer à introduire des moteurs roulant au B100 sur notre parc. Nous allons recevoir les premiers véhicules au printemps. Nous avons commandé sept véhicules sur une flotte d’une soixantaine d’unités réparties entre nos sites de Garonor et de Rungis. En tant qu’entreprise francilienne, le B100 nous a paru la solution la plus équilibrée en matière de gain financier et de gain environnemental. Nous savons que notre clientèle est en effet prête à entendre les surcoûts induits par cette énergie et que cette dernière nous couvre pour les trois ou quatre années à venir. Nous avons initié notre révolution verte de manière pragmatique mais nous avons besoin d’un premier retour technique tant la fiabilité du matériel est importante. Après quoi, nous envisagerons ou non de commander d’autres véhicules.
M. K. : Le gaz est une piste que nous continuons d’envisager même si les fortes augmentations de prix nous ont quelque peu dissuadés. Quant à l’électrification, elle présente encore trop d’inconvénients. D’abord, elle reste extrêmement coûteuse. Ensuite l’autonomie n’excède pas les 250 à 300 kilomètres et les temps de recharge sont trop importants. Enfin, les prix de l’électricité sont devenus instables.
M. K. : L’espace de circulation des entreprises du TRM a été réduit. Nous avons travaillé avec nos clients afin de les sensibiliser aux difficultés potentielles des périodes concernées par les jeux olympiques mais aussi paralympiques. Nous constatons que les chargeurs de grande taille en sont eux-mêmes déjà conscients. Il y a parfois davantage à faire auprès de PME qu’il convient de contacter et vers lesquelles il s’agit de faire remonter les informations officielles. L’une des principales solutions consiste en un décalage d’une demi-journée des plages de livraison.
M. K. : Nous passons énormément de temps sur ces dossiers, car il s’agit de problématiques supplémentaires à gérer. Nous sommes dès lors moins disponibles pour nous occuper des intérêts directs de l’entreprise que sont par exemple le développement commercial, la consolidation de la relation avec nos clients, le travail sur les questions sociales, de formation, fiscales… À titre personnel, je crains que cela finisse par fragiliser certaines entreprises.