Une nouvelle fois, Solutrans, le grand rendez-vous du secteur du transport routier de marchandises qui s’est déroulé du 21 au 25 novembre, a mis en avant la profession et les innovations qui lui sont consacrées. Une manière de montrer que le secteur avance malgré un contexte qui reste particulièrement compliqué. En effet, entre une baisse d’activité qui se confirme et une inflation qui perdure, tous les acteurs du transport redoutent un premier trimestre 2024 en forte perte de vitesse. Or, si les esprits sont focalisés sur la conjoncture, les transporteurs ne perdent pas de vue l’impératif des investissements en matière de transition écologique pour répondre aux normes, notamment environnementales, et pérenniser leur activité. Du côté des industriels, les avancées technologiques, des poids lourds aux remorques en passant par les solutions IoT, sont toutes au rendez-vous. Présent sur le Salon, le ministre des Transports, Clément Beaune, a d’ailleurs souligné le dynamisme de la production industrielle française, notamment en matière d’électrification, « un virage pris qui représente un espoir pour l’avenir et l’atteinte des objectifs à 2030 et 2050 ». La question de son financement reste cependant une grande inconnue, même si le ministre a rappelé que quelques aides sont en place. Il a aussi annoncé que davantage de crédits seraient accordés en 2024 et que le dispositif de suramortissement, jusqu’à présent réservé aux véhicules neufs, serait élargi au rétrofit. Seulement, l’ampleur de la transition nécessitera de nombreux investissements très onéreux en matériel, mais aussi en réseaux d’avitaillement. Pour les transporteurs, souvent à la tête de TPE/PME, la tâche relève de l’impossible… À moins que leurs clients – et les autres acteurs de la chaîne – participent également à l’effort…
Édito