Redonner à l’exploitant ses lettres de noblesse

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L’exploitation fait la marge des transporteurs. Un récent sondage de l’éditeur de logiciels Ailon confirme ce rôle stratégique.

Rares sont les études sur le métier d’exploitant. Ailon, éditeur des solutions informatiques qui les assistent dans leurs tâches quotidiennes, en a interrogé seize en février1. « La diversité du travail et les relations humaines » ressortent comme les aspects les plus intéressants de leur profession. « L’organisation des trajets, la recherche de solutions et les échanges avec les clients, collègues, conducteurs et sous-traitants » sont mis en avant. Le stress est présenté, en revanche, comme l’élément le plus pesant, dû « aux contraintes de livraison, au respect des horaires ou aux aléas de trafic ». Les amplitudes horaires et la difficulté de « se déconnecter » sont également évoquées. Pour être exploitant, « la gestion du stress, l’organisation et la rigueur », ainsi que « l’agilité et la réactivité face aux imprévus » sont considérées comme essentielles. À ces qualités s’ajoutent « le sens du dialogue et l’empathie ».

Manque de considération des clients

La valeur ajoutée de leur fonction est reconnue dans l’entreprise, tant par leur direction que par les conducteurs. Le sondage relève, toutefois, une grande hétérogénéité dans les titres et statuts donnés, sans lien avec la taille du transporteur, l’âge du salarié et son ancienneté. Côté clients, la reconnaissance de leurs activités est plus mitigée. Si certains exploitants soulignent l’esprit de partenariat, beaucoup font le constat que « les clients ne connaissent pas et ne s’intéressent pas » à leur métier.

Le dernier volet du sondage, consacré au travail quotidien des exploitants, montre qu’ils sont mobilisés par des activités sans valeur ajoutée, entre un quart et un tiers du temps. Ces tâches chronophages, souvent administratives, sont liées au contrôle de données pour la bonne exécution des transports. Les outils mis à leur disposition les obligent souvent à faire des opérations et/ou des saisies manuelles répétitives, voire à créer leurs propres applications (sous Excel notamment). Les tâches sans valeur ajoutée sont, par exemple, l’établissement de statistiques, de cotations ou d’extractions informatiques sur demande, la préfacturation ou la gestion et l’actualisation des documents. Le manque de précision, sur les accès au chargement et au déchargement, et les commentaires, non normés, dans les ordres de transport sont à l’origine d’importantes pertes de temps. Et le suivi des palettes demeure un sujet « irritant » …

(1) Panel composé de 4 femmes et 12 hommes ayant une expérience de 4 à 29 ans dans le TRM et exerçant dans des entreprises de courses, messagerie BtoC et BtoB, lots et complets « general cargo », en France et à l’international.

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