Depuis quelques années, les fusions-acquisitions se multiplient. Cette tendance apparaît clairement depuis le début de l’année, avec 36 rachats recensés dans nos colonnes depuis janvier, sans compter les opérations non communiquées par les transporteurs qui préfèrent la discrétion. Fréquemment, il s’agit de chefs d’entreprise qui, à l’heure de la retraite, ne trouvent pas de repreneur au sein de la famille. Il faut dire qu’entre les obligations environnementales et les nouvelles exigences de clients qui souhaitent des offres globales 3PL, 4PL, voire une externalisation totale de la chaîne logistique, les investissements qu’impliqueraient ces nouvelles exigences apparaissent particulièrement lourds pour les entreprises du secteur, à 95 % des TPE et PME. En face, les grosses entreprises recherchent des parts de marché supplémentaires. Certaines ont même opéré plusieurs rachats ces dernières années.
Pour pouvoir répondre aux nouvelles exigences de leurs clients, les plus petites se trouvent devant un dilemme : acheter pour atteindre une taille critique ou intégrer un groupe plus important ? Certaines optent pour une autre solution : l’entrée au capital d’une entreprise, permettant un développement sur des marchés complémentaires et une adaptation aux divers changements.
Faut-il pour autant s’alarmer devant ce mouvement d’apparence inéluctable ? Pas si sûr. Face à cette tendance, beaucoup de dirigeants de petites sociétés jouent la carte de la proximité, un élément que recherchent paradoxalement nombre de clients. Les raisons sont multiples : des échanges en direct, une certaine qualité de service, des connaissances spécifiques du marché régional… Le développement au niveau local semble avoir encore de beaux jours devant lui.