Bruno Le Maire souhaite engager « sans délai » la relance. C’est ce qu’il a déclaré, le 26 octobre, devant l’Assemblée nationale dans le cadre des discussions sur le projet de loi de finances pour 2021. D’aucuns, parmi les éditorialistes économiques, s’interrogent sur la sémantique du ministre de l’Économie : ne serait-il pas plus opportun aujourd’hui, alors que la seconde vague s’annonce désastreuse, de parler de « plan d’urgence » ? Au moment où nous rédigeons ces quelques lignes, la rumeur bruisse, ce 28 octobre, de l’annonce par le président de la République d’un retour à des restrictions sanitaires renforcées, qui viendraient impacter significativement une économie tout juste en convalescence. Son ministre de l’Économie, droit dans ses bottes, même s’il déclare qu’elle « sera longue et difficile », l’assure : « Nous surmonterons cette crise. » Bruno Le Maire s’attend à une croissance négative (– 10 %) au quatrième trimestre après un troisième trimestre bouclé haut la main à + 16 %. Pas question, assure le ministre, de baisser les bras : « Nous devons marcher sur deux jambes, la protection et la relance, l’urgence et le long terme. » Le plan à 100 milliards d’euros est à peine engagé pour soigner les plaies de la première vague que les demandes d’aides nouvelles s’entassent sur le bureau du locataire de Bercy. « Nous ne ferons pas de miracle mais nous ferons le maximum », a déclaré le ministre de l’Économie aux députés. Sa crainte ? Que l’autre plan d’urgence-relance – celui de Bruxelles – ne reste confiné trop longtemps dans les tiroirs des hauts fonctionnaires européens. Relance ? Urgence ? Les pouvoirs publics ont deux fers au feu. L’efficacité de l’une dépendra de l’étendue de l’autre. En tout cas, Bruno Le Maire annonce qu’il reprendra, comme au printemps, ses entretiens hebdomadaires avec les représentants des filières économiques « les plus touchées ». Avec ceux du TRM également ? On se souvient qu’au début de la crise ces derniers n’avaient étonnamment pas été conviés…
Éditorial