Saulo Dubard Barbosa : Avant, on avait le privilège de croire que l’avenir était un peu défini et qu’il allait ressembler au passé. La pandémie a brusquement rendu visible l’incertitude. Et les chefs d’entreprise, personnellement affectés, la perçoivent concrètement aussi car ils ont souvent une vision d’ensemble de l’environnement économique. Or, il est essentiel qu’ils développent une certaine tolérance à l’incertitude.
S. D. B. : Une période de crise constitue aussi un temps de reconfiguration, un moment-clé pour faire croître l’entreprise. Elle exige qu’on repense ses actions, le marché où l’on opère et l’organisation. Les leviers d’action sont multiples, de la trésorerie aux aides de l’État, en France, en passant par la formation et la réorganisation. Une crise est un moment propice pour reprendre sa stratégie, pour mieux savoir où on veut aller et redonner du sens à son action. Sans oublier que la pandémie rappelle aussi aux dirigeants eux-mêmes qu’ils ont un corps et une santé : comment mieux répartir son temps entre vie professionnelle et vie privée ? La question est cruciale, en particulier chez les tout petits entrepreneurs qui négligent trop souvent cet équilibre.