À Montpellier, les sites du tramway servent de base-relais au stationnement et au rechargement des vélos à assistance électrique du groupe La Poste et les livraisons en véhicules GNV ou électriques de Système U échappent aux restrictions de circulation imposées aux véhicules diesel. Ces deux exemples, présentés par Emmanuel Raoult, de Montpellier Méditerranée Métropole, illustrent les solutions possibles quand les acteurs de la chaîne logistique et les collectivités se parlent. « Ces mesures sont couvertes par des chartes », précise le représentant de la collectivité montpelliéraine. Via sa filiale logistique U Log, Système U a d’ailleurs signé d’autres chartes de ce type « à Nantes, Rennes, Paris et Nice », indique son directeur transport Laurent Gastinaud.
Ce dialogue entre la chaîne logistique et les collectivités est aussi encouragé par Heppner. « À Strasbourg, 100 % de nos livraisons de l’hypercentre sous ZFE sont assurées par une flotte électrique. Cette évolution impose un travail de sensibilisation auprès de nos sous-traitants et une collaboration renforcée pour qu’ils investissent dans des parcs électriques et GNV », déclare son directeur des relations institutionnelles, Christophe Schmitt. Pour consolider ces approches, les acteurs de la chaîne logistique apprécieraient que ce dialogue s’étende à la planification des installations de recharge et des stations distribuant du gaz. Avec ou sans leur concours, ils appellent aussi les collectivités à être en veille sur les capacités des nouveaux véhicules électriques lourds pour adapter leurs réglementations en conséquence.
Une autre difficulté rapportée par les acteurs logistiques concerne les différences réglementaires selon les villes voire les arrondissements de Paris. « Nous avons besoin d’un cadre homogène », résume Laurent Gastinaud. Face à cet enjeu, TLF publiera prochainement un guide sur la logistique urbaine à l’attention des collectivités. Il complétera le site Terre-TLF que l’Union avec plusieurs partenaires (GRDF, Ademe, etc.) vient de lancer pour informer les acteurs concernés par la transition écologique du transport routier. Le nouveau programme Interlud croise aussi cette recherche d’harmonisation sur la base de la charte d’engagements volontaires sur la logistique urbaine publiée en 2017.