« La rentrée de l’apprentissage se déroule bien »

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Les mesures « jeunes » du plan de relance commencent à être déployées par le gouvernement, les primes à l’embauche (pour l’emploi et l’alternance) ont déjà produit leurs premiers effets.
Quelle est la situation de la rentrée de l’apprentissage ?

Élisabeth Borne : Avant l’été, nous redoutions une chute de 20 à 30 % des effectifs d’apprentis à la rentrée 2020 par rapport à 2019. Aujourd’hui, ces craintes sont derrière nous : même si nous ne disposons pas pour l’instant de chiffres stabilisés, nous pouvons affirmer que la rentrée de l’apprentissage se déroule bien. Les primes au recrutement d’apprentis et l’importante communication effectuée en direction des entreprises semblent avoir payé. Beaucoup d’entreprises, qui ne recouraient pas à l’alternance, s’y engagent aujourd’hui. Le fait d’avoir étendu jusqu’à six mois la possibilité pour un apprenti de rester dans son CFA avant de trouver une entreprise accueillante a aussi permis d’amplifier les recrutements. Dans certains secteurs, comme le BTP, les effectifs d’apprentis sont même supérieurs à ceux de l’an dernier.

Le 24 septembre, vous annonciez une hausse de 180 000 embauches de jeunes au mois d’août 2020 par rapport à 2019. Est-ce l’effet de la prime de 4 000 euros aux entreprises déployée cet été ?

E. B. : Oui, il y a lieu de penser que cette prime, ainsi que la communication faite autour, a joué dans cette augmentation de 9 % des embauches de jeunes enregistrée par les Urssaf. Même si nous ne crions pas victoire, ces recrutements sont qualitatifs puisqu’il s’agit soit d’emplois en CDI, soit de contrats en CDD de plus de trois mois. Nous avons lancé un appel général aux entreprises pour que celles-ci fassent les efforts nécessaires afin qu’aucun jeune ne reste sur le bord de la route, et celles-ci ont répondu présent.

Dans le cadre du projet « Un jeune, une solution », le gouvernement a prévu 200 000 formations supplémentaires et 300 000 parcours d’insertion personnalisés pour les jeunes. Comment allez-vous déployer ces dispositifs ?

E. B. : Sur les 200 000 formations supplémentaires prévues, 100 000 seront qualifiantes, orientées vers des métiers en tension (sanitaire, social et médico-social, numérique, transition environnementale…) et financées au titre du plan d’investissement dans les compétences (PIC). Nous sommes, depuis juillet, en négociation avec les Régions sur des avenants à leurs pactes régionaux pour déterminer le futur déploiement de ces formations. Ces discussions devraient aboutir à de premières conclusions à la mi-octobre. Les 300 000 parcours d’insertion prendront aussi bien la forme d’emplois aidés que de dispositifs d’accompagnements de type Garantie Jeunes. Ces dispositifs seront fongibles et modulables. Ce n’est pas depuis Paris que l’on décidera de leur déploiement dans les territoires, mais bien sur le terrain. La semaine dernière, Jean-Michel Blanquer, Frédérique Vidal et moi avons adressé des instructions aux préfets et aux recteurs afin de mobiliser les réseaux de Pôle emploi et les missions locales de leurs territoires. Ce sera à eux d’effectuer le recensement des besoins des jeunes à l’échelon territorial, puis aux préfets de répartir les objectifs sur les divers dispositifs en fonction des besoins de leur territoire.

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