L’emploi dans le secteur transport-logistique semble résister. France Logistique, en partenariat avec l’AFT, a révélé les résultats de la première enquête de sa cellule de veille, menée du 15 au 24 juillet, pour apprécier les besoins des entreprises en termes d’emplois transport-logistique. Les résultats, recueillis auprès d’une centaine d’entreprises, doivent servir de base à l’action au niveau national et en local, afin de satisfaire les besoins en recrutement des entreprises, mais aussi de préserver et renforcer les compétences de la filière. Il semble que les mesures prises pour amortir les conséquences sur l’emploi de la crise Covid-19 aient pour l’heure réussi assez largement à maintenir les salariés dans l’emploi et prévenir les licenciements économiques, indique l’AFT dans un communiqué. Seulement 4 % des établissements interrogés se considéraient en sureffectif sur la période étudiée. En revanche, 35 % des établissements se disent en sous-effectif. Ainsi, 44 % des répondants envisagent de recruter dans les deux prochains mois, soit pour des créations d’emploi, soit pour des remplacements de personnel. Les recrutements envisagés concernent principalement les métiers de l’entreposage (77 % des postes à combler), avant ceux de la conduite (16 %).
Il apparaît que la crise sanitaire continuait de bouleverser l’organisation du travail, avec 43 % des salariés placés en activité partielle. Par ailleurs, près de 30 % des établissements déclarent imposer à leurs salariés des congés, des RTT ou des jours de récupération. Le télétravail était toujours de mise dans un quart des établissements ayant répondu à l’enquête. Alors que ce mode de travail s’avérait peu plébiscité dans le secteur avant le confinement, il a convaincu plusieurs chefs d’entreprise puisque 14 % des répondants envisagent de lui donner une plus large place, en particulier pour les emplois sédentaires, administratifs et à l’exploitation transport.
Tous les deux mois, une enquête sera mise en ligne pour déterminer à intervalles réguliers les besoins des entreprises. La prochaine campagne d’enquête doit être lancée à la mi-septembre. Les organisations membres de France Logistique (FNTR, OTRE, Union TLF, AUTF, CGI, Afilog), avec l’AFT, avaient lancé en juillet cette cellule de veille du marché du travail pour faire face au risque de fragilisation des emplois du secteur transport-logistique en répercussion de la crise et pour assurer la performance française de la chaîne logistique.
Cette cellule a pour vocation d’orienter les décisions et l’action en vue d’accompagner des démarches concrètes en faveur du soutien et du développement de l’emploi en répondant à trois enjeux. Elle doit tout d’abord apprécier les activités et bassins d’emploi qui recrutent des emplois logistiques puis repérer, avec les services de l’État, les entreprises en difficulté susceptibles de remettre sur le marché du travail des personnes exerçant des emplois logistiques. Elle doit identifier les emplois potentiellement menacés, substituables, émergents ou dont la préservation est stratégique. Les résultats viseront à déterminer des actions pour préserver les compétences et faire en sorte qu’elles soient disponibles lors de la reprise d’activité.
Des démarches individuelles et collectives pourront être engagées, telles que la mise en relation d’employeurs avec des salariés victimes de restructurations d’entreprises.