Les dossiers de la rentrée

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Un premier semestre 2020 à marquer d’une pierre blanche. À peine le temps de se retourner sur ce scénario catastrophe, les entreprises du secteur vont devoir se redéployer pour affronter une rentrée qui s’annonce chaude. Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, promet des milliards pour assurer la relance. Il est question de décarbonation. On parlera également de réforme des retraites et de CFA, d’emploi, de rendez-vous avec Jean-Baptiste Djebbari et de la crainte d’une seconde vague…
Le spectre d’une seconde vague

Impossible d’échapper aux messages du gouvernement et des organismes de santé quant à l’hypothèse d’une seconde vague de coronavirus. Le TRM est-il prêt à reprendre ses positions en première ligne en cas de besoin ? « Il faut se préparer à toutes les éventualités, déclare Alexis Degouy, délégué général de l’Union TLF. Les entreprises de transport et logistique ont l’expérience de la situation. Elles ont démontré leur agilité et leur réactivité pendant cette crise inédite en maintenant leur activité pendant plus de deux mois pour approvisionner les Français. La protection de leurs salariés, qui était leur priorité, sera donc anticipée. » Le dirigeant estime toutefois qu’« un nouvel épisode de confinement et de blocage de l’économie serait sans doute catastrophique pour les entreprises du secteur et menacerait leur survie ». S. B.

Les rendez-vous avec Jean-Baptiste Djebbari

Plus de deux mois que le ministère des Transports ne répond plus, déplorent les organisations patronales du secteur. Il n’a pas daigné réagir aux plans de relance (post-confinement) du transport que lui ont proposés la FNTR et l’OTRE, chacune de leur côté. Jean-Baptiste Djebbari se sait pourtant attendu par la profession sur un certain nombre de dossiers. On parle du report à 2022 demandé par la FNTR, l’Union TLF et l’OTRE du rabotage de la ristourne gazole. Le ministre reste, pour l’heure, droit dans ses bottes. On parle également de la finalisation du contrat de transition énergétique échafaudé depuis de longs mois mais qui, pour l’instant, reste au point mort. On parle encore des mesures d’aides demandées par le secteur pour des entreprises engagées au cœur de la relance économique mais qui doivent faire face à des surcoûts (liés à la protection sanitaire) qui risquent de plomber leurs comptes de résultat. S. B.

Vers une décarbonation accrue du transport routier ?

Le rapport de la convention pour le climat a fixé pour objectif de « réduire la circulation des poids lourds émetteurs de gaz à effet de serre sur de longues distances, en permettant un report modal vers le ferroviaire et/ou le fluvial ». Ce qui passerait notamment par la mise en place d’une vignette pour les transporteurs nationaux comme étrangers. Cela se traduira aussi par un projet de loi spécifique « multi-mesures » en septembre. D’ici là, certaines propositions relevant du champ réglementaire seront soumises au Conseil de défense écologique avant la fin du mois de juillet et d’autres seront intégrées au plan de relance présenté au Parlement à la fin de l’été. Pour ce qui est de la mise en pratique, le Premier ministre, Jean Castex, a déclaré que 20 Md€ seront consacrés à la transition écologique. Et le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire a affirmé que cette transition écologique « n’est pas négociable ». Côté Europe, la nouvelle entité ECTA (European Clean Trucking Alliance) demande à l’Union européenne de faire du passage des camions à zéro émission une priorité, afin d’atteindre les objectifs ambitieux en matière d’émissions de la proposition de loi européenne sur le climat d’ici à 2030. Les transporteurs doivent donc s’attendre à être particulièrement visés par la mise en œuvre de ces futures mesures écologiques… S. W.

Lois de finances

Si pendant la crise sanitaire les lois de finances rectificatives pour 2020 ont mis en œuvre les aides financières pour les entreprises impactées par l’épidémie de Covid-19, il reste que le secteur du transport routier de marchandises a été un tant soit peu oublié dans la 3e loi de finances rectificative consacrée à la relance de l’économie française. Cependant, les dés ne sont pas jetés, la loi de finances pour 2021 est en cours de préparation. Bruno Le Maire a annoncé une réduction des impôts de production en deux temps, 10 milliards d’euros en 2021 et autant en 2022. A priori, il vise la CVAE (cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises) récoltée par les Régions mais il y a aussi toutes les autres, prélevées par l’État : C3S (contribution sociale de solidarité des sociétés), TS (taxe sur les salaires)… et bien sûr la TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) que les transporteurs sentent passer sur leur trésorerie. Reste à savoir si le merci au secteur proféré par le gouvernement pour sa contribution au maintien du minimum vital des Français pendant la crise sanitaire, se transformera en actes de soutien économique mais aussi en termes de crédit d’impôt ou de réduction fiscale en guise d’accompagnement à la transition énergétique. S. W.

Les dossiers sociaux à déminer pour la branche

Après l’arrêt des négociations pendant la crise sanitaire, le calendrier social s’annonce chargé sitôt la pause estivale terminée. Les négociations sur le congé de fin d’activité restent en suspens tant que le gouvernement ne s’est pas prononcé sur le maintien de sa participation financière, assurée pour l’instant jusqu’au 31 décembre 2022. Elles dépendront également des contours de la réforme des retraites qui revient sur le devant de la scène et qui prévoit notamment la suppression des régimes spéciaux. Plusieurs autres sujets attendent les partenaires sociaux du TRM, notamment la formation, avec le dispositif pro-A qui requiert un accord de branche pour que les salariés puissent en bénéficier, mais aussi les négociations sur les NAO 2020, les classifications ou encore la refonte de la convention collective. G. I.

Quels besoins en emploi pour les entreprises ?

En tension jusqu’à la crise sanitaire, le marché de l’emploi dans le transport et logistique pourrait désormais voir cette tendance s’inverser et des besoins en nouvelles compétences apparaître. Les jeunes décident de rempiler sur une année d’études faute d’obtenir un emploi et peinent également à trouver des entreprises pour les accueillir en alternance. Alors que la profession lance une cellule de veille pour déterminer les nouveaux besoins engendrés par le Covid-19 (voir p. 18), les mesures annoncées par l’État pour favoriser l’emploi et la formation se multiplient : une exonération de charges jusqu’à 1,6 smic « pendant un ou deux ans » pour l’embauche de jeunes dans un cadre à définir, le développement de 300 000 « projets ou contrats d’insertion » ou encore 200 000 places en formation supérieure pour ceux qui veulent prolonger leurs études. G. I.

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