Partir… Oui, mais la charge de travail reste lourde. Se retrousser les manches et se remettre sur les rails d’une économie qui se redresse, pour l’heure, clopin-clopant, en attendant le second étage de la fusée gouvernementale, cette relance voulue par le président de la République, avec le duo Jean Castex/Bruno Le Maire à la manœuvre. Sale temps quand même pour les chefs d’entreprise : la période exige disponibilité, (sur)engagement, courage… Il faut défendre son pré carré, faire face devant ses équipes, ses clients, ses partenaires. L’exercice est épuisant, aux limites du burn-out, comme le révèle une étude d’Amarok, un observatoire de la santé des dirigeants de PME (voir page 12). Celle-ci, réalisée en avril dernier, révélait que 34,5 % des dirigeants de PME présentaient un risque d’épuisement professionnel. Ils étaient deux fois moins nombreux l’an dernier à la même époque. Alors oui, partir… Il sera temps ensuite de prendre le train – abondamment cité en ce moment pour le report modal du fret – de cette relance économique que Bruno Le Maire souhaite axer autour du soutien aux entreprises et à la transition écologique. On (le ministre de l’Économie) parle d’accélération de la décarbonation de l’économie, d’allègement de la cotisation à la valeur ajoutée, de baisse des impôts de production, de relocalisation industrielle (« les délocalisations, un scandale économique », a-t-il déclaré sur l’antenne de France Inter le 16 juillet). On parle également d’un volant de 4 000 euros d’exonération de charges sociales par an (jusqu’à 1,6 fois le smic) pour les entreprises qui recruteront des jeunes. « L’écologie n’est pas négociable. La France doit mettre le cap sur le développement de l’hydrogène vert ; on va y investir des milliards d’euros », a lancé, véhément, le ministre de l’Économie. Le plan à 100 milliards du gouvernement va plomber encore davantage la dette nationale. Pas grave, rétorque le patron de Bercy, qui s’est engagé à ne pas augmenter les impôts : « Nous mettrons tout l’argent nécessaire pour sauver des entreprises et des emplois. » Ou quand l’État se montre généreux avec l’argent des générations futures…
Éditorial