En conséquence de la crise sanitaire, les entreprises limitent leurs embauches d’alternants et d’apprentis. « Le nombre d’apprenants dans les filières de transport et logistique s’avère bien supérieur aux besoins exprimés par les entreprises », constate Jean-Marc Belouet, directeur opérationnel de la formation initiale à Promotrans, où les volumes d’apprentis restent comparables aux années précédentes. « Pour les plus petites sociétés, la priorité reste pour l’instant la reprise d’activité », précise-t-il. Il redoute par ailleurs que les jeunes se détournent de la voie de l’apprentissage par crainte de se retrouver sans entreprise et donc sans financement en février. « Les entreprises doivent faire connaître leurs besoins dès maintenant », souligne le dirigeant.
Même tendance pour les formations en global supply chain management et logistique du programme Isli (groupe Kedge). « Les entreprises craignent un nouveau confinement et de ne pas avoir de mission à confier aux alternants, déplore Marie-Laure Furgala, directrice des programmes MS et MSD de l’Isli. Elles préfèrent attendre la rentrée pour avoir davantage de visibilité mais on ne peut pas se permettre d’attendre. » Faute de trouver un emploi, beaucoup d’étudiants qui comptaient se lancer dans la vie active cette année ont préféré rempiler pour une nouvelle année d’études. L’école a dû procéder à une sélection resserrée à l’entrée de son programme qui regroupe désormais une moitié de profils d’ingénieurs, au lieu d’un tiers habituellement. « Les entreprises doivent intégrer ces futurs professionnels pour éviter ensuite un appel d’air », indique la directrice, rappelant que la supply chain fait partie de la solution de la reprise économique.