La profession a trop l’expérience de ces changements de « calibre » lors des remaniements ministériels pour s’emballer ! En clair, ce n’est pas parce que le Transport s’est vu attribuer le rang de ministère délégué par le nouvel exécutif – en lieu et place d’un secrétariat d’État sous Édouard Philippe – qu’il faut croire dans des lendemains qui rouleront moins cher pour le TRM. Jean-Baptiste Djebbari reste dans la place et la bonne nouvelle – si c’en est une – c’est que la profession n’aura pas à remettre une nouvelle fois l’ouvrage sur le métier, à se présenter devant le nouveau guichet gouvernemental pour dire – sans exagérer – qui elle est… Oui, tout ce travail de pédagogie sur l’identité du TRM, ses particularismes, son statut de maillon central pour l’économie, les enjeux économiques et sociaux qui le gouvernent ou le contraignent en France et en Europe… Tout ce travail fastidieux ne sera pas à renouveler, ni à l’hôtel de Roquelaure, qui abrite le ministère des Transports, ni à Bercy où Bruno Le Maire est resté le maître des lieux. Il faudra tout de même faire avec la sortie d’Édouard Philippe. L’ancien Premier ministre s’était engagé, en septembre dernier, à porter la voix de la filière logistique au gouvernement, jusqu’à – avait-il promis – piloter la mise en place du premier comité interministériel de la logistique. On sait bien que le Grand Paris court jusqu’au Havre sur la carte hexagonale de l’économie des flux de marchandises, mais l’on doute de la capacité et de la volonté de l’ex-Premier ministre à transmettre le flambeau à son successeur, Jean Castex. Ce dernier a fait appel à Barbara Pompili au ministère de la Transition écologique. C’est peut-être l’autre bonne nouvelle du remaniement pour le TRM : cette « écolo » tendance vert pâle ne risque pas de décréter « l’état d’urgence climatique » comme l’ont proclamé les maires EELV qui ont pris le volant de quelques-unes des plus grandes villes de l’Hexagone à l’occasion des dernières municipales. Ainsi, cette déclaration récente, à l’antenne de Franceinfo, de Pierre Hurmic, le nouvel édile de Bordeaux : « l’écologie irriguera toutes les actions transverses de la municipalité ». En attendant, comme le rappelle l’OTRE dans un communiqué récent, la profession attend de Jean-Baptiste Djebbari qu’il irrigue son intention de conclure le contrat de transition énergétique échafaudé depuis plusieurs mois avec les fédérations professionnelles…
Éditorial