Elle était annoncée et elle a bien eu lieu : une vague verte a déferlé sur les plus grandes villes de l’Hexagone. Le second tour des élections municipales qui s’est déroulé le 28 juin a peint une partie de la France en vert. Les électeurs ont donné les clés de grandes villes (et de villes moyennes) à des candidats nouveaux et novices en politique. Leur principal point commun : ils sont majoritairement issus du parti EELV (Europe Écologie Les Verts). Leur credo : décréter l’état d’urgence climatique. À Bordeaux, à Lyon et sa métropole, à Strasbourg mais également à Besançon, Poitiers, Annecy, Tours, Villeurbanne et Grenoble où le maire « écolo » Éric Piolle a été réélu, les candidats Verts ont – dans un contexte record d’abstention – transformé l’essai des élections européennes de 2019 qui les avaient vus, déjà, monter sur la deuxième marche du podium de huit des dix premières villes de France à l’exception de Marseille et Toulouse où ils avaient dû se contenter de la troisième. Avant Grenoble en 2014, Montreuil (93) avait été la seule ville de plus de 100 000 habitants, entre 2008 et 2014, administrée par une élue Verte, en l’occurrence Dominique Voynet. Cette vague verte serait-elle annonciatrice d’une lame de fond future qui ferait accéder aux affaires des personnalités de la société civile qui porteraient l’inquiétude générale en matière de développement durable ? La décarbonation des transports – ce n’est pas une surprise – figure en bonne place dans le projet des Verts. On parle, là, de transition (en accéléré) vers le gaz naturel puis le biogaz, voire l’hydrogène et l’hybride notamment pour la livraison du dernier kilomètre. Le renforcement de la part des frets fluvial et ferroviaire demeure au cœur de leur projet. La toute neuve coalition « 4F », qui regroupe tous les grands du ferroviaire, va pouvoir cultiver ses sillons… EELV prône l’émergence d’opérateurs ferroviaires publics de proximité sur chaque grand bassin logistique, le recentrage des entrepôts logistiques « à proximité des nœuds ferroviaires et (ou) fluviaux », la suppression des taxes qui pèsent sur le fluvial, la mise en place d’une redevance kilométrique type Eurovignette comme l’appelle également de ses vœux Anne Hidalgo à Paris. Le niveau des contraintes risque de monter d’un cran pour les acteurs du TRM et de la logistique urbaine. Quelle sera – au plus haut niveau – l’impulsion apportée par l’État ? On attend le tout prochain remaniement ministériel pour, notamment, savoir si la rumeur qui envoie l’actuel secrétaire d’État aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, aux manettes d’un grand ministère Écologie-Transports, a du corps…
Éditorial