Ainsi donc, pour le TRM, le monde de demain risque-t-il fort de ressembler furieusement au monde d’avant… À la première secousse économique – celle qui se profile d’ores et déjà s’annonce tout de même sismique – le TRM (re)devient spontanément la variable d’ajustement des chargeurs. Les beaux discours, qui se sont répandus sur les réseaux sociaux, d’industriels soutenant l’engagement sans faille des acteurs du TRM au service de la population, n’auraient été que de belles incantations ? Au final, un soutien… virtuel ? Les témoignages de transporteurs affrontant des remises en cause de leurs tarifs s’accumulent sans discontinuer depuis le redémarrage de l’activité économique. Et la toute dernière étude de conjoncture (dans ses propres rangs) de la FNTR ne révèle-t-elle pas que près de 30 % des entreprises confient subir des pressions sur les prix de la part de leurs donneurs d’ordres ? Ainsi, comme à l’accoutumée, parce que saisis à la gorge, ils sont nombreux ceux qui se plient aux rapports de force, au mépris de leurs comptes de résultat. D’autant que le camion d’un transporteur polonais, slovaque ou lituanien n’est jamais bien loin pour capter des flux qui iront finalement au plus offrant ! C’est la raison pour laquelle l’OTRE a demandé au gouvernement qu’il agisse auprès de la Commission de Bruxelles pour déclencher une procédure de sauvegarde de six mois interdisant le cabotage sur le territoire. Démarche restée vaine pour le moment. Comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, le gouvernement a annoncé, qu’à compter du 1er juin, l’État et l’Unédic ne prendront plus en charge que 60 %, et non plus 70 %, de la rémunération brute des salariés au chômage partiel : l’employeur devra supporter un « reste à charge » d’environ 15 %.
Éditorial
