Moins de conduite, compétences numériques, rôle commercial : les tâches et rôles dévolus aux conducteurs routiers professionnels, ainsi que les qualifications qui seront exigées seront amenés à changer avec l’arrivée du camion autonome de niveaux 4 voire 5. Le projet Future DRV, cofinancé par Erasmus +, a fait ressortir trois évolutions principales du métier de conducteur : diversification des tâches, développement des compétences digitales et un renforcement du sens du service client. Le conducteur sera ainsi considéré davantage comme un pilote s’appuyant sur des solutions automatisées. Il devra être en mesure de surveiller son véhicule et d’identifier les situations nécessitant qu’il prenne le contrôle du camion en cas de défaillance du système informatique ou autonome. Les compétences de conduite devront être améliorées afin de pouvoir adapter la manoeuvre du véhicule et sa surveillance aux nouvelles énergies (électricité, hydrogène…) ainsi que pour pouvoir lire et utiliser tout l’IoT et autres équipements technologiques mis à disposition à bord de manière optimale. Pour cela, le conducteur devra acquérir des compétences digitales accrues lui permettant d’exploiter les outils informatisés qui seront à sa disposition. Il lui faudra aussi développer une capacité d’analyse des données fournies par les instruments à bord. Ces compétences digitales concerneront divers domaines, à commencer par la réalisation des tâches préalables au départ du véhicule afin de vérifier les systèmes automatisés. Elles seront aussi nécessaires pour les opérations de chargement et déchargement au niveau des systèmes des plateformes d’entreposage automatisés mais aussi pour l’entretien et la maintenance du véhicule, pour les documents de travail et administratifs ou encore pour gérer des situations à risques telles que les situations de violences ou pour identifier des indicateurs de cyberattaque.
Le conducteur du futur sera amené à collaborer davantage avec le client et agira comme un ambassadeur commercial de son entreprise en communiquant activement avec le client. Les conducteurs seront amenés à acquérir en profondeur de nouvelles compétences centrées sur le service à la clientèle dans le but de maximiser la satisfaction client.
Autre évolution, avec le temps libéré grâce à l’automatisation, le conducteur pourra réaliser de nouvelles missions, dans une gamme plus étendue comme la programmation et le paramétrage d’appareils ou la réalisation de tâches administratives.
Pour acquérir toutes ces nouvelles compétences, le contenu des formations sera appelé à évoluer en intégrant de nouveaux thèmes, comme les relations clients, les compétences comportementales, les compétences digitales, le planning et la feuille de route stratégique. Pour suivre l’implantation des innovations à un rythme rapide dans les années à venir, de nouveaux calendriers devront être mis en place. La formation professionnelle continue jouera un rôle primordial pour maîtriser de nouvelles tâches liées au pilotage des véhicules modernisés, au traitement des logiciels et des équipements numérisés et connectés ou encore à la communication avec les clients.
Le contenu et la fréquence de la FCO devrait être influencée par l’évolution rapide de la technologie et son introduction progressive dans la pratique industrielle. Par ailleurs, souligne l’étude, « si le métier de conducteur est appelé à évoluer, la transversalité des compétences digitales attendues fait qu’au-delà du métier, ce sont les perspectives de carrière du conducteur qui sont appelées à s’étoffer ». Cette perspective fait l’objet d’un autre projet européen, Steer To Career DRV, dont les résultats définitifs sont attendus courant 2021.