Bien souvent, l’industrie du chocolat – pour vanter le plaisir procuré par la dégustation de cette denrée – se pare des vertus du « slow food » lorsqu’elle se compare à celle du hamburger, produit estampillé « fast food ». Depuis le début de la crise du coronavirus, un certain nombre d’économistes font le procès de la mondialisation, de la globalisation plus exactement, à laquelle ils opposent les vertus de la « slowbalisation », nom barbare qui ferait tout à la fois la promotion des bénéfices que pourraient tirer l’économie et la société d’une relocalisation (même partielle) des industries, d’une organisation en circuits courts, d’une agriculture de proximité, de la réduction des distances de transport de marchandises, de l’avènement d’une consommation plus raisonnée et, pour faire écho à cette nouvelle appellation, de cycles économiques qui donneraient plus de temps au temps. C’est la « slowbalisation » ! Au rythme où repart l’économie depuis le 11 mai, le concept – c’est un euphémisme – prend véritablement tout son sens. Pour l’instant sans doute. Certes, on a pu assister sur les trottoirs, dès la « libération », au spectacle de consommateurs en file indienne (et à distance raisonnable !) brûlant de retrouver les rayons – passés au gel hydroalcoolique – d’enseignes de prêt-à-porter ou de téléphonie mobile. Mais la machine économique se remet péniblement en route. Le KO a laissé des traces, il faut se relever et dresser l’inventaire des dégâts causés par la crise sanitaire et économique sur la trésorerie, le portefeuille clients et le moral des troupes. Et surtout, ne pas se focaliser à l’excès sur les prévisions d’instituts économiques qui annoncent un PIB en recul de 8 points et un retour massif aux licenciements. Prendre le temps de redevenir transporteur…
Éditorial