Depuis que le gouvernement a placé tout le pays en confinement pour tenter d’enrayer la progression du Covid-19, qui a déjà fait plus de 2 000 morts et plus de 22 000 cas déclarés, les entreprises italiennes sont en urgence absolue. Plusieurs associations, tous secteurs confondus, évoquent déjà la suspension d’activité de milliers de salariés voire la fermeture des entreprises les moins solides. Pour booster l’économie, aider les patrons en difficulté et éloigner le spectre angoissant d’une probable récession, le gouvernement vient d’annoncer un plan d’aide par décret. Intitulé « Cure pour l’Italie » (Cura per Italia), ce plan prévoit la mise en place d’une vaste palette d’investissements d’un montant global de 25 Md€ et concerne également la filière logistique et les transporteurs frappés de plein fouet par la crise sanitaire. Les prêts souscrits par les PME, ainsi que le remboursement des échéances leasing, sont gelés jusqu’au 30 septembre prochain. La durée des contrats sera prolongée pour permettre un échelonnement des remboursements. Le paiement de la TVA, qui devait être versée le 16 mars et celui des cotisations sociales est repoussé au 31 mai prochain sauf pour les entreprises facturant plus de 2 M€. Des filets de protection sociale seront mis en place pour aider les travailleurs indépendants. Enfin, les patrons employant au moins cinq personnes, et dont l’activité sera réduite ou interrompue, pourront demander de placer leurs salariés au chômage technique. D’autres mesures ciblées devraient être adoptées prochainement dans un second décret.
Selon l’association Trasportounito, 25 % de la flotte de poids lourds, soit un camion sur quatre, est actuellement à l’arrêt. Aux nombreux conducteurs qui refusent de prendre le volant par crainte de la contamination s’ajoute l’interruption des contrôles techniques, les difficultés de transit aux frontières avec l’Autriche, l’Allemagne et la Slovénie qui multiplient les contrôles sanitaires et les difficultés d’accès aux ports et aux plateformes logistiques. Le gouvernement italien a demandé à la Hongrie de rouvrir ses frontières et de garantir la reprise du transit de marchandises italiennes et a suspendu, en parallèle, l’interdiction de rouler le dimanche pour les poids lourds en Italie jusqu’à fin mars. Pour sa part, l’Union des transporteurs italiens (Unatras), a demandé au gouvernement de suspendre jusqu’à nouvel ordre, le dispositif actuellement en vigueur sur le temps de repos et de travail des conducteurs pour éviter un blocus du transport de marchandises.