Face à l’accélération de la propagation du virus, le gouvernement espagnol a décrété l’état d’urgence, le 14 mars 2020, qui n’affecte pas le TRM. Le ministère des Transports s’est engagé à établir « les conditions nécessaires pour faciliter le transport de marchandises sur tout le territoire national ». La principale mesure adoptée est la flexibilisation de la réglementation des temps de conduite et de repos à l’échelle nationale. Jusqu’au 28 mars 2020, l’obligation maximum de dix heures de conduite par jour et le repos obligatoire hebdomadaire sont supprimés. En revanche, comme nous le précise Fenadismer, l’association qui représente les PME et les travailleurs indépendants, la durée hebdomadaire maximale de temps de service (56 heures) et la durée cumulée sur deux semaines (90 heures) sont maintenues, ainsi que la pause après un temps de conduite de quatre heures et demie. Un autre texte du ministère de l’Intérieur, publié le 15 mars, demande aux stations-service d’offrir différents services aux conducteurs (toilettes, restauration, etc.) lorsque ceux-ci sont disponibles. Dès le 10 mars, l’Association du transport routier international (ASTIC), qui rassemble les entreprises travaillant à l’international, avait demandé de rendre disponibles pour les conducteurs des masques et du gel désinfectant.
L’absence de transport fluvial et la faiblesse du transport ferroviaire de marchandises confère un rôle stratégique au TRM en Espagne pour assurer l’approvisionnement des consommateurs et des entreprises ainsi que les exportations. Un blocage du TRM entraînerait une paralysie complète de la vie économique et sociale du pays.