Comment les économies européennes s’organisent

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À l’heure où les points de vente de la grande distribution sont pris d’assaut par des consommateurs inquiets des conditions de confinement décidées par le chef de l’État et le gouvernement, la supply chain tente de s’organiser pour apporter une réponse à cette situation inédite. En Espagne, en Italie et en Allemagne, les situations sont à l’identique.

Une grave crise sanitaire qui pourrait se transformer en récession économique. Un impact difficile à apprécier. Aucune entreprise ne sera épargnée ». C’est la mine grave que Stanislas Lemor a lancé la conférence de présentation des résultats 2019 de STEF, le 13 mars dernier. Pour autant, le PDG du premier groupe européen de transport frigorifique s’est montré rassurant quant aux conséquences de la situation liée au coronavirus sur son secteur d’activité. « Nous évoluons sur un secteur résilient, la consommation va perdurer », croit savoir le PDG de STEF, qui assure que les ventes de son groupe se sont maintenues au cours des mois de janvier et février. « Nos activités seront préservées mais il faut s’attendre à une baisse dans la restauration hors domicile (RHD) ». Et pour cause, la fermeture des bars et restaurants jusqu’à nouvel ordre… STEF a mis sur pied une cellule de crise dès le 22 janvier. Elle se réunit tous les jours et mobilise l’ensemble des systèmes d’information du groupe. À l’heure où nombre de salariés de grands groupes ou grosses PME pourraient faire valoir leur droit de retrait en raison des risques qu’ils encourent (pas de masques ni de gel), Stanislas Lemor pense « que l’on peut faire confiance aux collaborateurs pour rendre le service. Si l’on communique bien et si on fait ce que l’on dit, les salariés seront rassurés. Il s’agit de développer un bon dialogue social ». Chez Ciblex et Eurotranspharma, deux sociétés de la holding EHDH de Stéphane Baudry, on a décidé de donner comme consigne aux conducteurs de ne plus faire émarger les destinataires mais d’assurer l’émargement eux-mêmes en annotant le nom du destinataire. Le dirigeant fait référence à l’utilisation des PDA (écrans tactiles) utilisés par les livreurs au moment de la livraison des marchandises (produits pharmaceutiques, d’optiques, pièces détachées) chez le réceptionneur. « Il me semble que c’est un sujet de responsabilité nationale qui devrait être porté par la profession, estime Stéphane Baudry. Ce type d’initiative nous permet de maîtriser nos canaux de distribution et d’éviter qu’un jour il nous soit interdit de livrer en arguant que nous sommes des potentiels propagateurs de virus. »

Assurer la continuité du fret

À l’heure où le gouvernement tient à se montrer rassurant en direction de l’opinion publique sur les risques de rupture d’approvisionnement des magasins, les organisations patronales (TLF, FNTR et OTRE) ont fait savoir que face « à cette crise sanitaire sans précédent, les acteurs du transport et de la logistique affirment leurs engagements pour assurer la continuité d’approvisionnement de tout le pays ». Les fédérations françaises de la filière (émergente, qui doit allier – sous l’impulsion de France logistique – transport, logistique et chargeurs) assurent que la continuité sera assurée dans les entrepôts, quant à la préparation des produits, et sur les routes pour leur transport vers les points de distribution. FNTR, TLF et OTRE estiment que leurs salariés « doivent être accompagnés pour exercer leur métier en toute sécurité ». Il en va de la mise à disposition des biens vitaux des Français, estiment les trois fédérations : « Face à cette responsabilité majeure, les acteurs du transport et de la logistique (FNTR, OTRE et TLF) appellent les pouvoirs publics à mettre en place toutes les mesures possibles d’accompagnement pour faciliter le travail des transporteurs, notamment des conducteurs et des logisticiens afin de pouvoir assurer la continuité du fret de marchandises en France. »

Les doléances du TRM et de la logistique

La FNTR, OTRE et TLF demandent aux pouvoir publics qu’ils envoient un signe fort quant à la reconnaissance du caractère stratégique de la filière transport et logistique dans l’économie française. Les trois fédérations disent attendre « des mesures concrètes qui rassurent les entreprises et les salariés dans cette période inédite de crise ».

Elles exhortent les pouvoirs publics à :

adapter les règles de restriction des véhicules et d’amplitude de temps de travail,

garantir les lieux de repos et de restauration professionnels pour les conducteurs,

faciliter le fonctionnement des plateformes logistiques (accès des salariés, recrutement d’intérimaires) afin de pallier l’absentéisme dû aux mesures de confinement,

doter prioritairement les entreprises.

S. B.

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