Moyens de protection, restauration ou encore accès à des sanitaires. Pour assurer la continuité des approvisionnements alimentaires, matériels et sanitaires, les conducteurs routiers se trouvent en première ligne, avec des conditions de travail réduites par rapport aux mesures de confinement. Parmi les principales inquiétudes des syndicats, le gel hydro-alcoolique et les gants de protection contre le virus qui se raréfient dans les entreprises. Les représentants de salariés demandent que le secteur du transport et de la logistique soit considéré comme prioritaire pour en bénéficier. Les difficultés d’accès à des produits alimentaires et à des installations sanitaires font aussi partie de leurs préoccupations. Si les stations-service restent ouvertes et permettent aux chauffeurs de trouver de quoi se nourrir et se laver sur le réseau concédé, ce n’est pas le cas sur le reste du réseau.
Dans certaines régions, des restaurants routiers ont essayé d’obtenir des dérogations qui ont été refusées. Même le plus grand restaurant routier de France, L’Escale Village, à Déols (36), a dû fermer ses portes pour la première fois en quatre-vingts ans, note Thierry Douine, président de la CFTC Transports. « On a fermé les restaurants, mais comment font les conducteurs qui doivent livrer sur toute la France à partir du moment où ils n’ont plus de moyens de restauration, plus de moyen de se laver ? s’interroge Thierry Douine. Certains parviennent à manger toute la semaine dans leur camion mais ils ont tout de même un besoin d’hygiène. »
Même avis pour la CFDT, qui s’inquiète « pour les milliers de conducteurs qui doivent pouvoir s’alimenter et avoir une hygiène convenable ». Elle demande aux employeurs et au ministère des Transports de veiller à ce que les « conditions de travail des salariés soient respectées, notamment pour les salariés en contact direct avec la clientèle ». Dans le cas contraire, elle appellerait les salariés à utiliser leur droit de retrait. De son côté, FO Transports appelle les salariés effectuant des livraisons à travers l’Europe à exercer leur droit de retrait lorsque les marchandises ne relèvent pas des besoins essentiels. L’appel est « immédiat » dans le cas de transport en Grande-Bretagne, « suite aux propos du Premier ministre, qui ne garantit en rien la santé des salariés des transports ». Dans le cas du transport de marchandises essentielles, FO exige de la part des entreprises et de l’État que tout soit mis en œuvre pour assurer la santé et la sécurité des salariés du transport, menaçant dans le cas contraire d’appeler les salariés à exercer leur droit de retrait.