La filière pour la mobilité s’organise

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Encore naissant, l’écosystème de l’hydrogène mobilité se développe en Europe comme en France, où se tenait récemment, au parc floral de Paris, l’évènement de la filière, le salon HyVolution.

Organisé en partenariat avec l’Association Française pour l’Hydrogène et les Piles à Combustible (AFHYPAC) ce salon a regroupé plus de 120 exposants et marques – dont les principaux leaders européens de la filière – depuis les producteurs de gaz jusqu’aux institutionnels et développeurs de services en passant par les équipementiers et les chercheurs.

Les visiteurs (plus de 1 200 attendus) ont pu s’informer sur l’étendue des offres et réfléchir – entre autres à travers des conférences en accès libre – sur les différentes problématiques des marchés de l’énergie, de l’industrie et de la mobilité.

Un rôle clé dans la transition énergétique

L’hydrogène (décarboné) est perçu comme un vecteur important de limitation des émissions de GES dans les transports et l’industrie. Il bénéficie des décisions européennes sur le déploiement de la mobilité propre imposant des trajectoires de réduction des émissions CO2 et des commandes publiques de véhicules propres.

C’est aussi le cas avec la loi sur la transition énergétique en France, qui a adopté mi 2018 un plan H2* générant plusieurs contrats stratégiques de filière avec des objectifs ambitieux et des appels à projets de l’ADEME. Une seconde vague d’AMI (appels à manifestation d’intérêt) recherchant des projets d’envergure sur la conception, la production et l’usage de systèmes H2 susceptibles de structurer la filière et d’accélérer le développement de briques technologiques a été lancée début 2020.

Parmi les projets « Ecosystèmes de mobilité hydrogène » retenus figurent des réalisations dans le maritime (navette fluviale Navibus à Nantes) et le ferroviaire (trains bi-mode électrique/H2, déploiement de lignes à hydrogène SNCF dès 2022). Côté route, les projets concernent le déploiement de bus H2 (Châteauroux, Dijon, Le Mans, Lens, Lyon, Montpellier) et la mise en place à Dijon dès 2021 de BOM* alimentées en production locale (valorisation énergétique de déchets ménagers), 2 PL et 14 utilitaires étant aussi déployés. Cette approche est aussi adoptée à Tours. Le carrossier spécialisé SEMAT, présent, communiquait ainsi sur la mise au point d’un porteur BOM H2 (sur base Econic notamment).

L’hydrogène s’insère dans le transport routier

Outre les énergéticiens (Air Liquide, Engie, GRT Gaz, Linde, Total) divers organismes de recherche (CEA Liten, FC Lab, Laboratoire Laplace) et universités et plusieurs développeurs de systèmes énergétiques et PAC (Areva H2Gen, H2Sys.) étaient présents.

Plastic Omnium et UMOE Advanced Composites mettaient aussi en avant leurs réservoirs haute pression.

Plusieurs constructeurs exposaient des véhicules innovants, comme Chéreau avec l’Hydrogen Power H2, SAFRA (bus électrique Businova en version H2) ou Toyota avec ses Miraï.

La filière moteurs à combustion hydrogène – confidentielle en France – était présente avec Flex-Fuel (décalaminage moteurs à l’H2) et CMB Tech (engineering de systèmes de propulsion H2), pionnier des moteur à combustion H2 (H2ICE). UlemCo exposait un Ford Transit au bloc (diesel) transformé pour une carburation H2. Cette approche, qui permet d’adapter des diesels classiques à moindre coût pour en réduire drastiquement les niveaux d’émissions, a notamment été appliquée sur divers VUL (Sprinter, Transit) et PL (balayeuse et BOM DAF, Econic Mercedes BOM). Plusieurs véhicules ainsi transformés circulent depuis quelques années en Grande Bretagne. Son dernier projet a concerné un démonstrateur Volvo FH 16 (Volvo H2 100 au bloc D16 développant 380 ch) dont l’objectif est d’atteindre une consommation de 100 % d’hydrogène.

H2 : Hydrogène

BOM : Benne à ordures ménagères

PAC : pile à combustible

UlemCo, une technologie prometteuse

Société d’engineering britannique, UlemCo est partenaire de Revolve Technologies (dont elle est une spin off) et s’est fait connaitre pour sa technologie Dual Fuel H2ICED(r) consommant directement l’hydrogène dans les moteurs à combustion. Sa conversion dual fuel H2 ne modifie pas le bloc, qui peut donc aussi fonctionner au gazole. Elle comprend l’adjonction de réservoirs H2 à 350 bars (17 kg sur le FH16 pour une autonomie de 400 km) et leur circuit d’alimentation avec valves de régulation, un injecteur de gaz sur le collecteur d’admission et un calculateur spécifique.

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