Cela fait maintenant plus de six mois que cet axe majeur du transport est sous les feux de l'actualité, qu'il cristallise à lui tout seul le débat sur la toute prééminence du transport routier dans l'acheminement des marchandises en Europe, qu'il est devenu le symbole du ras-le-bol des mouvements écologistes. Les 24 et 25 juin devaient être une apothéose. Le maire de Chamonix et le candidat des Verts à l'élection présidentielle nous l'avaient promis. Mais visiblement, de cette date que tout le monde redoutait, que retiendra t-on ? Pas grand chose. Les quelques milliers de manifestants venus réclamer la suppression de tout trafic routier ont raté leur film, les télévisions et radios ne consacrant à l'événement qu'un minimum de leurs plages horaires. Et combien seront-ils dans une semaine ? Certainement une poignée. Car le gouvernement actuel n'a pas reculé. Il a mobilisé suffisamment de forces de l'ordre pour montrer sa détermination. Gilles de Robien n'a donc pas voulu désavouer les décisions prises par Jean-Claude Gayssot et son homologue italien. De toute façon, tenu par un accord international, il ne pouvait rien faire d'autre. Il a simplement rappelé la nécessaire équité avec les habitants de la vallée de la Maurienne qui ont encaissé tout le trafic poids lourds transalpin depuis plus de trois ans sans rien dire. Il a également insisté sur la nécessité d'accélérer le dossier du ferroutage. Pour le reste, les transporteurs routiers français et italiens ont eu la sagesse de ne pas provoquer les manifestants. Peu ont décidé de tenter l'aventure du Mont-Blanc au cours de cette semaine. Le trafic montera en puissance naturellement et progressivement. Les chamoniards devront donc, malgré eux, s'habituer aux files de poids lourds. Nous sommes cependant d'accord avec eux sur un point : pas question d'enterrer les promesses faites sur le Lyon-Turin, que tous les transporteurs appellent de leur voeu.
Editorial