Renouvelés dans leurs postes, Gilles de Robien et Dominique Bussereau disposent dorénavant de cinq ans pour mener à bien leur politique. Au passage, les initiés auront constaté que les attributions de Dominique Bussereau changent légèrement, puisqu'il devient secrétaire d'Etat aux Transports et à la Mer. Tenu par une promesse électorale, Jacques Chirac avait voulu faire de la mer un poste à part entière, qu'il avait confié à Nicole Ameline. Après un petit tour et puis s'en va, cette dernière a été promue à la parité et à l'égalité professionnelle. La cohérence technique et l'obligation impérieuse d'appréhender les problématiques transports dans leur globalité ont donc eu raison des promesses. Cette période électorale mouvementée étant maintenant terminée, il reste aux deux nouveaux promus à passer aux actes. Ils disposent dorénavant de tous les pouvoirs pour faire enfin appliquer les réformes de fond qui s'imposent. La première concerne la mutation rapide que doivent faire nos entreprises publiques. Le président de la SNCF Louis Gallois a sauté sur l'occasion pour rappeler dans les colonnes du Monde que «le renforcement de la compétitivité de la SNCF en matière de fret est désormais un objectif incontournable et que le fret doit retrouver l'équilibre d'ici 2005.» Prenons acte de sa promesse. La deuxième réforme de fond consiste à accompagner la mutation du transport routier en France et en Europe sans en faire le bouc émissaire facile de tous les maux de la société. La réouverture du tunnel du Mont Blanc la semaine prochaine constituera un test idéal. Il permettra de mesurer la volonté de nos gouvernants à progresser, sans se laisser dicter leurs lois par des revendications catégorielles, minoritaires et incohérentes.
Editorial