Jean-Pierre Raffarin, nommé Premier Ministre, a la lourde tâche de donner une dimension concrète à cette nouvelle approche dans la conduite des affaires politiques. Et ce, dans un laps de temps extrêmement court qui n'ira pas au delà des législatives de juin. Mais si cette notion de mission a peut-être un sens sur des problèmes qualifiés d'urgents comme la sécurité des biens et des personnes ou la fiscalité, il sera intéressant de voir quels contours Gilles de Robien, le tout nouveau Ministre de l'Equipement, des Transports et du Logement et son secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau donneront à leur « mission ». Ce dernier, est, certes, un familier du secteur. Maire de Saint-Georges de Didonne et député des Charentes Maritimes (DL), Dominique Bussereau a été l'un des fondateurs de l'association Avenir Transport, qui regroupe des parlementaires et des personnalités de tout bord intéressés par le devenir de la politique des transports en France et en Europe. A ce titre, il a organisé de multiples colloques à l'Assemblée Nationale. Il entrera rapidement dans le vif du sujet. Mais les réformes qu'on attend de lui et qu'il devra prendre s'inscrivent plutôt dans le long que dans le court terme. Ce n'est pas en quelques jours qu'il pourra réformer la SNCF ou Air France, dynamiser les transports collectifs ou résoudre l'incontournable débat du transfert multimodal. L'échéance qui est accordée pour l'instant à Dominique Bussereau (environ 45 jours) ne permettra pas de juger pleinement de son action. Il reste donc à attendre le lendemain des législatifs. Ce n'est qu'à cette date là que le ministre, dont le nom dépend de multiples inconnus, disposera de la durée suffisante pour entamer des mesures de fond. Il nous expliquera alors peut-être vraiment ce qu'est la « mission » exacte d'un ministère moderne des transports.
Editorial
