Il faudra certainement attendre plusieurs semaines avant de connaître les grandes orientations du ministre (ou du secrétaire d'Etat selon les cas) pour se déterminer. Le programme de Jacques Chirac ne constitue cependant pas une rupture fondamentale. Les réajustements sur le statut de Fret SNCF seront intéressants à suivre. De même que l'évolution de la politique fiscale spécifique au transport routier (en espérant des allégements et simplifications des règles). Enfin, il est à espérer quelques aménagements de la politique de la réduction du temps de travail (avec probablement un assouplissement dans la gestion des heures complémentaires). Mais le futur ministre partagera avec son prédécesseur une préoccupation commune : réussir l'homogénéisation européenne du secteur. Jean-Claude Gayssot, qui aura battu le record de durée pour un ministre des Transports, s'est attelé à cette tâche avec ardeur, prenant plus d'une fois à contre-pied les convictions de ses amis politiques. En effet, c'est un terrain sur lequel il en a surpris plus d'un, tant il était difficile d'imaginer un ministre communiste à l'aise dans les joutes communautaires. Il n'a pas réussi sur tout. Mais il a su défendre la spécificité du transport routier dans le débat sur la réduction du temps de travail, arguant du contexte concurrentiel européen. Il a su faire avancer à Bruxelles le dossier de l'harmonisation sociale des temps de travail. Il a monté un dossier habile de réduction de la fiscalité gazole (en jetant peut être et sans le savoir les prémices d'un gazole utilitaire). Le temps lui a manqué pour résoudre pleinement le dossier des traversées alpines. Mais cette arme européenne était un piège, puisqu'elle s'est retournée contre sa propre carrière politique.
Editorial
