Nicolas va quitter son image sympathique de grand transporteur régional pour devenir partie intégrante d'un groupe néerlandais. La fierté des Auvergnats en prend un coup et ils seront certainement nombreux du côté de Brioude ou de Clermont-Ferrand à regretter cette issue. Mais les frères Nicolas ont eu le courage de reconnaître que la consolidation et le développement de leur groupe familial passait par une solution externe. La volonté de devenir le numéro trois du transport en température dirigée nécessitait en effet de sacrifier une certaine forme d'indépendance, celle de la détention familiale du capital. Il est évidemment trop tôt pour savoir si ce choix serale bon, si l'image de Nicolas perdura, si l'ancrage auvergnat sera maintenu et si les salariés sortiront gagnants de l'opération. Cette expérience, le groupe Aubry n'a jamais eu la chance de la tester. A son apogée, au milieu des années quatre-vingt dix, il aurait peut-être pu suivre un destin identique à celui de Nicolas, au sein d'un grand groupe (français ou étranger). Le propriétaire de l'époque en avait décidé autrement, entraînant malheureusement ses collaborateurs dans les affres des dépôts de bilan, des redressements judiciaires et des cessions « par appartements ». Il ne restait plus qu'Aubry Volume pour défendre encore l'image de ce grand nom du transport bourguignon. Mais Jacques Simon, qui avait accepté de relever ce difficile pari, n'a pas réussi. On est donc sûr, dans le cas présent, que les choix retenus voilà dix ans n'ont pas été les bons. Cela veut-il dire pour autant que les seules issues pour un grand groupe régional sont la vente ou la mort ?
Editorial