D'ici là, le gouvernement actuel va expédier les affaires courantes. Et le président qui sera élu le 5 mai prochain désignera une équipe, dont on peut supposer qu'elle sera remaniée fin juin. Suivent après les vacances d'été. La politique des transports va donc être gelée pendant plus de quatre mois. Politiquement parlant, ce vide n'est pas alarmant. Le ministre des transports a une influence modeste sur les grandes évolutions. Et d'ailleurs, les huit candidats qui ont accepté de répondre à nos questions sur le devenir de la politique du transport routier en France, ont su faire preuve de mesure et de prudence. Même s'ils déplorent le poids prépondérant des activités routières dans le fonctionnement de notre économie (avec des raccourcis et des raisonnements qui empruntent davantage à une discussion café du commerce qu'à une réflexion étayée), ils ont tous le courage de reconnaître que l'inversion des tendances modales ne se fera pas en un jour et que l'avenir du transport est largement dépendant de ce qui se passe à Bruxelles. Ils admettent incidemment que leur rôle politique en la matière est restreint. En revanche, la vacance du pouvoir est plus dommageable sur le plan technique. Car le ministre signe les décrets qui sont du ressort de son ministère. Nul doute que Jean-Claude Gayssot ne manquera pas de solder un maximum de dossiers avant de partir, comme il est de coutume. Il faut espérer que le fameux décret sur le réaménagement du temps de travail et que les décisions concernant le passage des poids lourds dans le tunnel du Mont Blanc ne seront pas oubliés dans les cartons.
Editorial
