Un tournant décisif en 1993

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D'une entreprise familiale créée en 1943 puis vendue 50 ans plus tard par ses fondateurs, sous la pression d'importants problèmes financiers, Rave est aujourd'hui devenu un groupe de transport et de logistique indépendant, mais dont l'activité principale reste historiquement liée au secteur de la sidérurgie. Parcours.

En 1943, Jean Rave démarre une activité de transport. Puis il crée, en 1956, la SA Transports J. Rave. Pour faire face à son développement, la société déménage en 1972 du centre de Gueugnon à la périphérie de la ville sur un terrain plus vaste (7 hectares). Après s'être attelée à accroître sa couverture géographique par croissance interne, elle se lance au début des années 1980 dans une politique de diversification et d'acquisitions. En 1983, elle reprend les Transports Berthelier et les Transports Berthelard (71). Rave rachète la SA Payre (42), spécialisée dans le transport exceptionnel, en 1986. Deux ans plus tard, le groupe crée Rave Italia, implanté à Verone (qui sera fermé en 1993). La même année, il s'attaque à une nouvelle activité. « A l'issue d'un appel d'offres, nous avons repris la manutention interne (les 28 salariés et le matériel) du site industriel de Creusot Loire Industrie - basée au Creusot (71) - qui souhaitait externaliser ce service. Nous avons ensuite constitué la SARL Creusot Logistique Services (CLS) dont j'étais gérant », souligne Frédéric Charbon. Puis, en 1989, la direction de Creusot Loire confie au transporteur de Saône-et-Loire l'organisation de ses flux d'expéditions. Ce dernier crée alors la société Rave Transilog (qui absorbera Creusot Logistique Services en 1994). En 1990, il poursuit sa stratégie de croissance externe en reprenant la société Transit Rocca à Marseille. Laquelle fusionne, l'année suivante, avec Développement Maritime Services (13), un autre rachat, pour constituer DMS Rocca. En 1996, Rave met en place une seconde activité de transitaire et opérations portuaires à Anvers, baptisée DMS Belgique.

Le coup de main d'Ugine

Entre-temps, en 1993, Frédéric Charbon, alors P-dg de Rave Transilog, est nommé à la tête des Transports J. Rave, par Jean-Marc Rave et Mme Jean Rave (fils et épouse du fondateur), alors actionnaires majoritaires. Après une période de lourdes difficultés financières, ces derniers choisissent en effet de passer la main. Puis, n'ayant plus de représentants au sein de l'entreprise, ils décident, en 1995, de se désengager du capital. Un des principaux clients du transporteur, la société Ugine de Gueugnon - qui possède déjà 36 % des parts - rachète alors les 64 % détenus par les fondateurs. Le groupe industriel se retrouve alors propriétaire à 100% d'une entreprise de transport. A priori, compte tenu de l'étroitesse des liens entre Rave et Usinor, rien de choquant. En effet, depuis 1956, Rave travaille pour les Forges de Gueugnon (appartenant à Ugine). « Lorsque la voie ferrée entre Digoin et Gueugnon - qui servait à alimenter l'usine en matières premières - a été démontée, cette partie de l'acheminement a été confiée aux Transports J. Rave. Les Forges ont alors voulu devenir actionnaire de la société pour sécuriser et mieux maîtriser sa force d'approvisionnement », explique le chef d'entreprise. Pour autant Ugine, devenue filiale du groupe Usinor, n'entend pas rester aux commandes de Rave longtemps.

Elle annonce dès le rachat des 64% aux fondateurs qu'elle souhaite progressivement se désengager de Rave.

« Ugine nous a alors aidé à constituer une holding en apportant son soutien financier face aux banques, qui ont accepté de nous prêter de l'argent », souligne Frédéric Charbon. Lequel créé, en 1975, TJR Management, qui prend une participation de 16 % dans le capital de Transports J. Rave, et TJR Finances qui en acquiert 48 %. Ugine redescend alors immédiatement à 36 %. Mais « nous prenions nous-mêmes les options stratégiques et traitions nos prestations en totale autonomie », affirme Frédéric Charbon.

En 2001, Frédéric Charbon opère une réduction de capital au profit d'Ugine dont la part passe de 36 % à 8 %. Désormais, le P-dg et trois des principaux cadres supérieurs détiennent 72 % d'un véritable groupe de transport, qui s'est constitué au fil de ses 58 ans d'histoire.

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