Rationaliser pour mieux gérer

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Constituer des entités opérationnelles à taille humaine afin de mieux contrôler et gérer ses résultats et ses performances, c'est l'objectif que s'est fixé le groupe Rave avec la mise en place, en 1996, des centres de profit. La rationalisation de ses activités passe aussi par le développement de systèmes d'informations. Explications.

Rave SA, Rave Transilog, Rave Centre Loire, Rave Atlantique, Rave Ile-de-France, Rave Rhône-Alpes et Berthelard : ces sept sociétés constituent le groupe Rave. A ces entités juridiques viennent s'adosser 34 centres de profit. « Ce sont des structures autonomes opérationnelles, qui bénéficient de salariés attitrés, d'un fonds de commerce, de moyens et d'objectifs », explique Christophe Debarbat, directeur général du groupe Rave. La mise en place, en 1996, des centres de profit, permet de conserver une organisation à taille humaine, malgré la croissance de l'entreprise. « Notre objectif principal est de motiver les hommes », poursuit le d-g. Un centre de profit peut être défini en fonction des produits. C'est le cas pour les « services aux industries » sur le site de Rave SA à Gueugnon (71), qui correspondent aux activités liées à l'usine Ugine (personnel et matériels dédiés au client). « Nous identifions ainsi un périmètre clair. Et si celui-ci est trop grand, nous le réduisons », précise Christophe Debarbat.

Des structures opérationnelles.

A Gueugnon, le transport routier (y compris l'affrètement) a été scindé en trois centres de profit par rapport aux zones géographiques : Centre Atlantique, Europe du Nord, Europe du Sud. Lesquels conditionnent le fonctionnement du service d'exploitation qui compte trois « groupes » de 5 personnes. A ceux-ci s'ajoute un pôle administratif (6 salariés) chargé de la saisie des commandes. « Ce système reste néanmoins souple. Par exemple, pour le transport, nous sommes passés de 4 à 3 centres de profit, pour s'adapter aux nouvelles règles sociales et à l'évolution du marché », souligne Christophe Debarbat, qui porte aussi la casquette de directeur financier*. Cette organisation permet aussi un contrôle de gestion « serré ». Les prix de revient et les résultats sont publiés chaque mois par centre de profit, afin de mesurer objectifs et performances. Le contrôle de gestion (2 salariés) a déménagé de Gueugnon (siège de Rave SA) à Coriolis, sur le nouveau site de TJR Management (près de la gare TGV du Creusot). A l'exception de la comptabilité (6 personnes), Rave a transféré toutes ses fonctions centrales sur cette nouvelle implantation : direction générale, direction des systèmes d'information, direction des ressources humaines, direction technique et des achats et direction de la qualité (soit au total 12 personnes).

C'est aussi à partir de Coriolis que le groupe gère la totalité de l'informatique, par le biais d'un ordinateur central. « La maintenance ne se fait ainsi qu'à un seul endroit », signale Frédéric Charbon, le P-dg et directeur technique et achats par intérim (en attendant de pourvoir le poste). Le système informatique (Agathe) couvre la comptabilité, l'exploitation et le suivi des véhicules (entretien et passage aux mines) et la gestion des ressources humaines. « Chaque site rapatrie les données sociales vers l'ordinateur central », souligne le chef d'entreprise. L'ensemble des commandes clients du groupe, traitées par le logiciel Dispatch, y sont aussi stockées. « Nous souhaitons développer de plus en plus les échanges EDI. L'informatique constitue un aspect très important de l'organisation d'une entreprise de transport. Et elle permet d'apporter davantage de valeur ajoutée à nos clients », précise Christophe Debarbat. C'est pourquoi Rave souhaite rapidement mettre en place un système de suivi des marchandises en temps réel. « Le système de traçabilité devrait être finalisé à la fin du 1er semestre », se félicite Christophe Debarbat. Les chargeurs bénéficieront d'un accès réservé via un portail Internet, qui servira également de site vitrine à l'entreprise. Celle-ci reprendra sa toute nouvelle plaquette, élaborée en septembre 2001.

Cap sur l'informatique embarquée.

Avant la fin de l'année, le second objectif du groupe Rave est d'achever l'installation de l'informatique embarquée sur l'ensemble de sa flotte. D'ici fin juin, tous les véhicules de Rave SA devraient être équipés. « Ce programme représente un investissement de l'ordre de 380 000 euros », indique Frédéric Charbon. Pour initier les salariés à cette nouvelle technologie, deux postes de formateurs techniques - qui partagent leur temps entre la formation et la conduite - ont été créés en 2001. Basés sur le site de Gueugnon, ils tiennent aussi le rôle d'interface entre les conducteurs, le service exploitation et l'atelier. L'informatique embarquée permet d'envoyer des ordres de mission au personnel roulant tout en disposant d'un retour d'informations plus rapide et plus précis. Néanmoins, « il devient plus difficile d'assurer le même niveau de qualité avec nos sous-traitants », souligne Christophe Debarbat. Hormis les fonctions informatique, comptabilité-finance et contrôle de gestion, le directeur général chapeaute aussi la direction qualité. Il a ainsi mené à bien la démarche de certification ISO 9001-2000 obtenue en mars 2001, qui concerne la société Rave SA pour le transport routier et l'affrètement. Rave Transilog bénéficie du certificat pour ses activités de transit, douanes et affrètement. Rave Atlantique, certifiée ISO 9002 depuis 1998, vient d'intégrer la norme 9001-2000.

* Christophe Debarbat, qui détient 15 % de TJR Management, a intégré le groupe en 1991 comme contrôleur de gestion. Il est devenu directeur financier en 1993 puis directeur général en 1998.

Un parc de 900 cartes grises

Le parc du groupe Rave se compose de 356 véhicules moteurs et de 540 matériels non moteurs. La majorité des semi-remorques sont équipées de porte-bobines, c'est-à-dire d'un trou permettant de caler et sangler un « rouleau » de tôle (jusqu'à trois par camion). Elles peuvent toutefois charger d'autres types de marchandises. Le transporteur dispose aussi de quelques véhicules plateaux et porte-panneaux (de tôle). La flotte est constituée de poids lourds Renault VI (50 %), Iveco (25 %), Mercedes (15 %) et Volvo (10 %). Rave renouvelle les tracteurs tous les 3 ans. Il en détient 20 à 25 % et fait appel, pour le reste, à la location financière. Les porteurs sont, eux, changés tous les 5 ans et les semi-remorques tous les 7 ans. L'entreprise achète ces matériels en leasing ou crédit-bail. « Si le programme d'investissement est important, nous centralisons les achats. Mais une filiale peut aussi les gérer seule », explique Frédéric Charbon.

La société Rave SA (Gueugnon) réunit plus de la moitié du parc total du groupe. C'est pourquoi elle bénéficie d'un atelier intégré, qui effectue l'entretien de la flotte. « Nous faisons tout sur place, hormis le redressement d'un châssis », précise Christophe Debarbat. Le garage poids lourds travaille en complète autonomie. Il compte 16 salariés, dont deux responsables. Le premier s'occupe des véhicules de Rave SA, le second des demandes des clients (comme Ugine par exemple) et de quelques filiales. Quand elles le peuvent, ces dernières font entretenir leurs camions à Gueugnon. Le site est aussi doté de 4 postes de carburant (cuve de 220 000 l) et d'une station de graissage.

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