Engagé le 11 mars à l'appel des syndicats FO, CGT, CFTC et FNCR, le mouvement de blocage des dépôts pétroliers a fait long feu. L'intervention de quelques compagnies de CRS, la menace d'invoquer le délit d'entrave à la circulation et une simple promesse du ministre des Transports de rencontrer les quatre organisations ont suffi à lever la plupart des barrages le 12 mars au matin.
Pourtant, Jean-Claude Gayssot ne s'est guère avancé vis-à-vis des syndicats de salariés : pas question d'ouvrir des négociations ainsi que ces derniers le demandaient et encore moins de retirer ses projets de décret sur le temps de travail des conducteurs routiers présentés le 6 mars. Selon lui, il s'agit seulement de dissiper ce qu'il tient pour un « malentendu ». En clair, il s'agit de convaincre les manifestants que le nouveau dispositif constitue un « très bon compromis » et qu'il créé « un nouvel équilibre favorable aux salariés ». Ce que les quatre syndicats persistent à nier en exigeant l'annulation pure et simple des heures d'équivalence. Une attente à laquelle les pouvoirs publics ne peuvent répondre sans mettre à bas l'ensemble de l'édifice qu'ils ont eu tant de mal à bâtir. C'est en effet le doublement de ces heures non décomptées comme travail effectif - soit 8 heures en longue distance, 4 heures en courte distance - qui permet de maintenir les durées maximales de service aux mêmes normes que celles du décret annulé par le conseil d'Etat.