Mais sans être devin, tout le monde sait que la décision du tribunal de Périgueux entraînera une vente par appartements et, malheureusement, une vague de licenciements. Peut-être accessoirement, le lancement d'enquêtes complémentaires. Triste histoire. Surtout pour les 300 ou 400 salariés concernés par ce gâchis. Derrière, ce sont des vies de famille brisées, des espoirs déçus. Des gens à qui on essaye d'expliquer qu'ils retrouveront du travail. Certes. Mais où et quand ? L'histoire de Vialle n'est malheureusement pas unique. Plusieurs grandes entreprises vivent aujourd'hui très mal leur politique de croissance externe démesurée, leur envie de jouer dans la cour des grands. Pour certaines, elles ont voulu trop vite, trop tôt, trop rapidement ressembler à Dentressangle ou Giraud. Mais on ne passe pas du statut d'entreprise familiale à celui de grand groupe financier d'un coup de baguette magique. Au delà d'un certain stade (et curieusement, la barre des 100 millions d'euros semble être significative dans le transport), on change de division. L'entreprise n'est plus régionale, mais pas encore nationale. Elle est de structure familiale, mais son organisation est celle d'une entreprise financière hiérarchisée. Le management se cherche entre des gens de terrain courageux qui se sont fait tout seuls et des plus ou moins jeunes diplômés qui récitent leurs leçons. Le cap est difficile à franchir. Ils sont peu nombreux à réussir. Pour certains, et c'est un moindre mal, l'aventure se termine par la fusion avec un grand groupe. Pour d'autres, c'est hélas une fin plus dramatique. Dans la liste des success stories qui se terminent dans le fossé, Vialle vient donc de succéder à Grimaud et Synchrony Logistique. La crainte est bien évidemment que cette liste ne soit pas définitivement close.
Editorial