La FNTR et l'OTRE avaient précédé TLF dans la publication d'un tel document. Mais cette course entre fédérations professionnelles à qui communiquera le premier a en fait peu d'importance. Seul le contenu des propositions importe et surtout leur « réalisme politique ». Reconnaissons à TLF deux mérites : celui d'avoir une vision globale des transports (tous modes confondus) et d'éviter l'appel à un dirigisme réglementaire systématique, comme si tout allait se résoudre à coup de lois, de décrets ou de directives. D'autant qu'un haut fonctionnaire rappelait récemment que 80% de la réglementation française du transport est d'inspiration européenne et que la capacité des autorités françaises à infléchir le débat est de plus en plus faible. Elles préfèrent davantage se draper dans de grands discours et traiter le transport de marchandises dans une approche résolumment multimodale. Défendre le transport routier est vital. Proner l'harmonisation européenne en matière sociale est indispensable. S'insurger contre les différentiels de compétitivité d'un pays à l'autre est une évidence que nos concitoyens doivent connaître. Mais on sait aujourd'hui que de tels discours ne peuvent sensibiliser les politiques que si on leur parle juste après de ferroutage. L'opinion publique en demande et en redemande. C'est de l'enfantillage. Mais c'est ainsi, on n'y peut rien. La FNTR y fait une allusion dans sa plate-forme. TLF a été incontestablement plus loin en consacrant un chapitre long et instructif sur les « modes de transports alternatifs et complémentaires », avec un coup de pouce astucieux au cabotage maritime. Il reste maintenant à attendre quelques mois pour voir si nos organisations professionnelles ont trouvé la recette pour convaincre.
Editorial