Familiale mais moderne

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Un service exploitation informatisé, un système de suivi par satellite des véhicules et semi-remorques, une démarche qualité, un site internet... Autant d'efforts déployés par les Transports Chevrier pour moderniser leur organisation. Pourtant, l'entreprise reste à taille humaine. Le P-dg lui-même, André Chevrier, met la main à la pâte en tant qu'exploitant.

«Nous devenons plus importants en terme de personnel et d'activité, mais nous continuons à fonctionner comme une petite entreprise à certains niveaux », reconnaît Sébastien Chevrier. Les trois dirigeants de la société portent en effet plusieurs casquettes. Yvon Chevrier, directeur général, occupe les postes de responsable de parc, directeur des achats et du garage poids lourds. Sébastien Chevrier est à la fois directeur général et directeur commercial. Et même André Chevrier, le P-dg, est aussi directeur d'exploitation. « Il est plus souvent à son poste d'exploitant que dans son bureau de P-dg », constate Sébastien Chevrier. En comptant le chef d'entreprise, cinq personnes s'occupent de l'organisation des trafics, contre quatre en 2000. « Nous sommes passés à une nouvelle forme de travail. C'est l'exploitant qui facture directement. Nous avons donc embauché une personne supplémentaire pour effectuer la saisie », explique Yvon Chevrier. Grâce à un roulement des jours de congés, le service fonctionne du lundi au samedi soir. Deux exploitants se chargent du transport national et deux autres de l'international. Pour ces derniers, c'est sur la Grèce que la gestion des trafics est la plus délicate. Le fret retour étant introuvable, les véhicules vont recharger en Italie avant de rentrer en France. « Nous décidons avant même qu'ils embarquent sur le ferry s'ils doivent rentrer par le nord de l'Italie (Ancone) ou par le sud (Brindisi) en fonction de l'endroit où ils doivent aller chercher les marchandises », explique André Chevrier. Le transporteur recharge chez des clients directs (italiens ou français) ou fait appel à une bourse de fret (Lamy ou Flo). A l'aller, le camion part, par exemple, dans la nuit de dimanche à lundi. Il embarque le plus souvent à Ancone le lundi pour arriver le mardi soir en Grèce (à Patra). Le mercredi, il livre sur la région d'Athènes (à environ 250 km de Patra). Le soir, il retourne à Patra pour prendre le ferry à destination de Bari (sud de l'Italie). Le jeudi, il recharge pour Lyon et Vierzon, et rentre à Bonneville. « En partant le vendredi, nous sommes aussi capables de livrer Athènes le lundi », se félicite André Chevrier. Mais le transporteur se heurte parfois à d'importants temps d'attente avant d'embarquer sur les ferries, en particulier pendant la période estivale où le nombre de cars de touristes augmente. « Heureusement, des navires supplémentaires ont été mis en place. Nous nous efforçons aussi de répartir nos véhicules vers les quatre compagnies assurant ces liaisons », indique André Chevrier.

Suivi par satellite

Pour gérer les trafics en temps réel, l'entreprise est équipée depuis sept ans d'un système de suivi des poids lourds par satellite qui couvre toute l'Europe. « Par rapport à des liaisons GSM, le système Inmarsat bénéficie d'un coût d'utilisation plus faible. Le prix des transmissions est le même partout dans le monde, un avantage pour nous qui travaillons beaucoup à l'international », assure Yvon Chevrier. Chaque exploitant dispose d'un logiciel qui lui permet de repérer immédiatement un camion en fonction du numéro de téléphone du conducteur. Sur son ordinateur, il lui suffit de cliquer dans la liste des prénoms de chauffeurs pour visualiser au centre de l'écran la position des véhicules. Équipés de balise, ceux-ci apparaissent en bleu pour les ensembles semi-remorques et en rouge pour les camions-remorques. « Nous pouvons ainsi répondre efficacement aux problèmes de nos conducteurs et aux impératifs de nos clients », commente Yvon Chevrier. Depuis un an, les cartes Michelin, beaucoup plus précises, ont été intégrées au logiciel. Celui-ci a aussi été enrichi, en janvier 2002, d'un nouvel outil de positionnement par satellite des semi-remorques. « En cliquant sur le véhicule recherché, une ligne supplémentaire apparaît avec le code de la semi, correspondant à son numéro de parc. Le programme nous indique par un icône celles qui ont été détachées , explique Yvon Chevrier. Ce système nous permet de savoir quel conducteur a déposé la semi et aussi de repérer les incidents que les chauffeurs ne déclarent pas toujours. Nous optimisons ainsi notre qualité de service ».

Par satellite, sont également transmises les données sociales du tachygraphe de chaque véhicule. Un gain de temps important depuis que la réduction du temps de travail est venue encore compliquer la gestion des heures. « Nous souhaitons abaisser la durée mensuelle de 210 h en 2001 à 200 h cette année. Il faudra diminuer la moyenne kilométrique des véhicules, ce qui entraînera une perte de rentabilité, affirme André Chevrier. Et les conducteurs ne souhaitent pas que leur temps de travail soit réduit, pour une question de revenus et aussi parce qu'ils aiment leur métier de grand routier ». Chaque chauffeur dispose d'un véhicule attitré. Il est souvent parti entre 8 et 10 jours un peu partout en Europe, mais ne tombe jamais dans la routine. « C'est pourquoi nous n'avons qu'un faible turnover », estime André Chevrier. En ce qui concerne le travail de nuit, ce dernier a préféré anticiper la nouvelle réglementation avant même que les textes soient publiés. « Les disques étant programmé à l'avance, nous avons appliqué la majoration de 20 % des heures dès le 1er janvier 2002 », indique Nicolas Gouttard, responsable du personnel roulant. Celui-ci gère les formations (FCOS, FIMO, matières dangereuses), les visites de permis et l'administration des véhicules (cartes grises, assurances marchandises et véhicules). « Je suis amené à régler certains problèmes personnels des chauffeurs. Je sert d'intermédiaire entre eux et André Chevrier », explique Nicolas Gouttard, qui travaille du lundi au mardi et du jeudi au samedi. Mais surtout, il s'occupe au quotidien du planning des heures, des congés, des frais de route et d'éventuelles demandes d'acomptes. Avec ces éléments, il prépare les feuilles de paie des conducteurs qu'il transmet ensuite au service comptabilité. Lequel est pris en charge par Jean Perret, directeur administratif et financier. Assisté d'un aide-comptable et d'une secrétaire, celui-ci conduit également les relations avec les banques. « Nous travaillons de manière indépendante. Nous publions le bilan sans l'aide d'un cabinet, après avoir reçu l'aval d'un commissaire aux comptes », explique Sébastien Chevrier, directeur commercial. Ce dernier souhaite à terme mettre en place « un véritable contrôle de gestion », qui existe déjà à plusieurs niveaux dans l'entreprise mais qui n'est pas encore centralisé. Auparavant, les Transports Chevrier devront s'atteler au dossier qualité. « Nous ne sommes pas encore certifiés ISO 9001-2000. Nous avons préféré d'abord moderniser notre fonctionnement », précise Sébastien Chevrier. Pour lui, obtenir la norme ISO 9001-2000 représente un argument commercial fort. « Ne pas l'avoir pourrait même devenir pénalisant », admet-il. La démarche de certification, « c'est aussi l'occasion d'améliorer encore notre organisation, en instaurant des méthodes de travail communes », poursuit Sébastien Chevrier. Une fois le cabinet de consultant choisi, la procédure devrait prendre environ 18 mois.

Pour la société Chevrier, la qualité passe aussi par la sécurité. Un aspect qu'elle développe plus particulièrement depuis 1999 à travers la création du Comité d'hygiène et de sécurité des conditions de travail (CHSCT) dont Yvon Chevrier est lui-même président. « En collaboration avec Nicolas Gouttard, nous avons mis en place de réelles actions depuis septembre 2000 », indique le responsable. En janvier 2002, le personnel sédentaire a reçu une formation sécurité-incendie, notamment sur le maniement des extincteurs. « Nous faisons notre maximum pour protéger les salariés », souligne Yvon Chevrier. Ces dernières années, l'entreprise s'est aussi appliquée à améliorer la communication interne. « Depuis juillet 2001, nous avons ouvert un intranet qui présente le trombinoscope des conducteurs, les chiffres-clés, les données sociales, la liste des adhérents de Flo... », signale Sébastien Chevrier, à l'origine de ce nouvel outil. Pour l'externe, les Transports Chevrier disposent d'un site internet « vitrine » (présentation de l'entreprise et des activités, demande de devis). « Nous voulions surtout être bien référencé par les moteurs de recherche. Si un utilisateur tape « transport Italie » ou « transport Grèce », l'adresse de notre site apparaît », se félicite Sébastien Chevrier. « Nous faisons connaître l'entreprise par l'intermédiaire du groupement Flo - notamment à l'occasion de la SITL - et aussi avec ma participation au jury du Transporteur de l'année », ajoute André Chevrier. Mais pour ce dernier, le principal moyen de communication réside dans l'image, la propreté et l'uniformité du parc de véhicules.

L'entretien des véhicules

Grâce à 14 personnes travaillant par roulement, le département garage poids lourds des Transports Chevrier est ouvert 6 jours sur 7. Un système qui permet de répondre aux attentes des clients et d'assurer un bon suivi de la flotte. « La journée du samedi est consacrée à l'entretien de nos propres véhicules, qui rentrent pour la plupart à Bonneville chaque week-end. Notre site bénéficie en outre d'une station-service (cuve de 100 000 litres de gazole, fuel, liquide de refroidissement, lave-glace...) permettant aux conducteurs d'effectuer eux-mêmes les niveaux », explique Yvon Chevrier, directeur du garage. Lors de la conception de l'atelier, celui-ci a voulu optimiser tout en offrant de bonnes conditions de travail à ses salariés. Les aires mesurent 7,5 m de large, soit 1 m de plus par rapport à la plupart des garages. La majorité des appareils ont été enterrés dans le sol, afin de limiter le bruit, facteur de fatigue et de stress. « Nous assurons ainsi une sécurité maximum et nous avons gagné en rapidité », précise Yvon Chevrier. Pour le stationnement des poids lourds, celui-ci a aussi préféré agrandir le parking pour éviter les accidents de manoeuvre, fréquents avec les camions-remorques.

La station-service des Transports Chevrier permet aux conducteurs de faire le plein et les niveaux de leur véhicule. Visavu

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