Avec plus de 1 000 salariés, une trentaine d'agences et un volume d'affaires de plus de 120 millions d'euros, ce sont deux entreprises familiales indépendantes qui pâtissent des contraintes sociales de la législation française et du manque d'harmonisation européenne des conditions de travail des conducteurs.
Si Grimaud a lui réussi à trouver repreneur, qu'adviendra t-il de Vialle ? Après ses six mois d'observation, fera t-il l'objet d'une liquidation, d'un plan de continuation ou de cession ? Dans ce dernier cas, c'est l'un des principaux transporteurs de l'Hexagone - Vialle revendique la 10e place du marché - qui pourrait une fois de plus passer dans les mains d'un groupe étranger. A l'image du messager des Deux-Sèvres racheté en février 2001 par le Belge Ziegler. Celui-ci avait repris 1 109 salariés sur les 1 732 que comptait Grimaud. Chez Vialle, les 860 employés travaillant dans ses onze filiales françaises sont concernés. Et même si la direction promet de sauvegarder un maximum d'emplois, le personnel se montre très inquiet. D'autant que le groupe est accusé de « pratiques systématiques de manipulation et de délocalisation des contrats de travail en Espagne, en Belgique ou au Maroc », dénonce l'Union fédérale route de la FGTE-CFDT.
Les transporteurs, petites et moyennes entreprises, affrétés par Vialle, risquent aussi de subir les conséquences du redressement judiciaire. Dans le cas de Grimaud, les sous-traitants avaient eu du mal à récupérer leur dû au titre de l'action directe en paiement, prévue par la loi Gayssot. Certains avaient même été contraints de déposer le bilan. Pour Vialle, il faudra attendre quelques semaines avant de connaître l'avenir du groupe et de ses fournisseurs.