Les deux consignes données le 10 janvier par Jean-Claude Gayssot - la constitution d'une commission tout à la fois restreinte et technique - n'ont pas été suivies d'effets. Face aux cinq techniciens dépêchés par la partie patronale, les organisations syndicales ont aligné dix « politiques ». Dix syndicalistes qui ont tenté le coup de force : engager une négociation sur les rémunérations. Fin décembre, les fédérations professionnelles regroupées au sein de l'Union des Fédérations de transport et l'Unostra avaient pourtant refusé tout net l'ouverture de telles discussions, jugées inconcevables après les accords sociaux de novembre 2001. Soucieux de trouver un compromis dans les meilleurs délais, les quatre représentants de l'Administration n'ont pas déjoué la manoeuvre des syndicats. Cette abstention des pouvoirs publics trouble les règles qu'ils avaient eux-mêmes établies. En sera-t-il de même lors de la prochaine réunion du 28 janvier ? Dans ce cas, les organisations professionnelles, qui entendent rester dans le cadre technique fixé par le ministère, ne repoussent pas l'idée de claquer la porte. Abandonnant aux services de Jean-Claude Gayssot le soin de corriger eux-mêmes leurs erreurs passées dans le respect des engagements pris en janvier 2000. Et vite. Car une telle situation, observe la Fédération nationale des transports routiers, ne manquerait pas de détériorer encore le climat de tension extrême né de l'imbroglio juridique auquel sont confrontés chefs d'entreprise et salariés.
Editorial