Des chiffres qui défient les prévisions de tous les experts. A commencer par ceux de l'Observatoire du Véhicule Industriel, qui envisageaient en juillet dernier un maximum de 54 500 immatriculations sur l'année. Ils étaient alors assurés de voir le marché s'écrouler pendant les derniers mois de 2001, pour afficher finalement une baisse de 6 % par rapport à 2000. Ces pronostics faisaient fi des 2,4 % de hausse enregistrés pendant les sept premiers mois de l'année. Peut-être étaient-ils exclusivement fondés sur le discours exagérément pessimiste des constructeurs/importateurs de poids lourds. La plupart de ces derniers, sur la foi de leurs carnets de commandes, n'ont cessé de sous-estimer le marché en 2001. Une manière, sans doute, de justifier des objectifs commerciaux fixés à la baisse dès la fin 2000, dans l'espoir de mettre fin à la course aux volumes et aux prix bas. Cette compétition, qui fait rage sur le créneau des tracteurs routiers, profite d'abord aux transporteurs publics. Peu enclins à investir en 2001, dans un contexte économique et réglementaire instable, ces derniers auront finalement donné raison à la méthode Coué de leurs fournisseurs. Les immatriculations de tracteurs ont en effet chuté en 2001. Mais elles ont été compensées, au final, par celles des porteurs, et donc par une forte demande du transport pour compte propre et des loueurs. Dans ces conditions, les experts doivent reporter leurs tristes augures sur 2002. A moins qu'un regain d'europtimisme ne souffle sur le marché...
Editorial