on aurait tendance à vouloir jeter l'éponge, mais je suis persuadé que même si ce n'est pas le plus vieux métier du monde, le transport routier reste pour moi le plus beau métier du monde. Il a pour contraintes de s'exercer sous la coupe d'une administration trop tatillonne et très loin des réalités économiques (mais après tout, n'est elle pas là pour nous protéger aussi face à des Ben Laden de la Route ?) ; d'être soumis à une réglementation sociale qui évolue vite, très vite, trop vite (mais n'est ce pas là aussi le contre-coup de certains « oublis » antérieurs ?) ; de servir des clients qui, certes sont conscients de nos contraintes, mais qui n'hésitent pas à faire jouer la concurrence autant que faire ce peut (mais ils ont également leurs contraintes et leurs propres clients à satisfaire et n'appliquons-nous pas les mêmes méthodes à nos fournisseurs ?).
Il a pour avantages d'être riche de contacts humains : salariés, fournisseurs, clients, collègues ; d'être toujours en ébullition (j'ai rarement vu un exploitant endormi sur sa chaise) ; d'offrir un univers en constante évolution : technique, réglementaire, tarifaire; de présenter une grande diversité des tâches où chacun peut retrouver ses préférences : commercial, gestion, comptabilité, exploitation, technique... ; d'être une branche économique où la croissance est obligatoire. Certaines autres doivent mettre en oeuvre des trésors d'ingéniosité pour réaliser 1 à 2 % de progression de chiffre d'affaires ; d'être une profession solidement représentée et bénéficiant d'un lobbying faisant craindre plus d'un pouvoir politique.
Et tous les jours, je remercie mon père de m'avoir transmis son virus.
Bonne année 2002 à tous.