En février, elle reprenait «pour un prix global de 10 millions de francs» le Lyonnais Gardon (60 MF de chiffre d'affaires) et le Toulousain Logistiques Services (45 MF de CA ) avant de racheter le Drômois DTR (25 MF de CA), le Parisien Lang (40 MF) puis le Marseillais Sometrans (33 MF). Depuis, parmi ces cinq sociétés, pour la plupart fragiles financièrement, seule une a survécu : Logistiques Services. Placée en redressement judiciaire le 3 octobre, celle-ci s'est vu accorder une période d'observation de 6 mois.
Toutes ont payé les invraisemblables ambitions d'un investisseur aux pratiques douteuses. En mai, juste avant l'annonce du rachat de Sometrans, Erobaze annonçait un chiffre d'affaires de 200 millions de francs. Elle tablait à fin 2001 sur un résultat de 4 millions de francs. Elle prétendait «couvrir au mieux le territoire national, par une inter-activité des structures et la maîtrise de leur logistique, sur le créneau du mini-lots et de la messagerie». Son objectif final : «étendre le trafic jusqu'à l'Afrique du Sud en concentrant essentiellement l'activité dans l'acheminement de produits agroalimentaires».
Difficile de croire que de tels arguments, de tels chiffres et une telle stratégie aient pu convaincre des professionnels de confier l'avenir de leur société à des inconnus. Même avec la bénédiction de certains «entremetteurs», consultants «réputés» dans le secteur du transport. Et pourtant...