Une décision justifiée par les résultats négatifs de cette activité qui regroupe, depuis juin dernier, Dilipack (ancien service colis de La Poste) et DPD France. Une croix sera ainsi brutalement faite sur environ un milliard de francs de chiffre d'affaires, dont une partie (la plus rentable) serait cependant redistribuée à d'autres filiales de l'entreprise publique, à savoir Chronopost et TAT Express. Dix huit mois après avoir racheté DPD France à ses anciens actionnaires privés, La Poste opère ainsi un virage à 180 degrés dans sa stratégie.
Un retournement dont il est difficile de comprendre la justification financière. Pour s'offrir une place significative sur le marché français et européen du monocolis, La Poste n'a en effet pas ménagé ses dépenses d'argent public au cours des dernières années. Des investissements engagés en pure perte. A moins qu'ils n'aient eu pour seul objectif de déstabiliser les initiatives privées sur ce marché. Dans ce cas, l'échec est également patent. En France, le plus sérieux concurrent de DPD reste Exapaq, qui fait mieux que survivre. Ce réseau, constitué par des entrepreneurs privés de transport a pourtant fait face, depuis sa création en 1995, à toutes sortes d'embûches. Parmi ces dernières figure la guerre des prix attisée par La Poste et, surtout, la guérilla menée contre Exapaq par la plupart des administrations, jusqu'en justice, au nom de la défense des sous-traitants louageurs.
Aujourd'hui, Exapaq peut se réjouir de voir disparaître un concurrent bien encombrant. De quoi sourire, un peu jaune cependant, au regard d'une stratégie postale qui se résume aujourd'hui à un gâchis financier, social et économique.